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Le pervers narcissique a besoin d'une proximité, ses victimes sont donc des proches (un parent, un employeur, un collègue, un conjoint,...). Il peut y avoir d'uatres exemples comme un professeur avec son élève, une relation hiérarchique dans l'armée. Le pervers narcissique a besoin de proximité et d'un lien difficile à rompre : lien de subordination, lien parental, lien filial, ou encore lien amoureux. Il englue sa victime en s'appuyant sur ce lien, sur cette proximité initiale.
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"Le terrain de prédilection, l'instrument majeur de la perversion narcissique... c'est la parole".
Paul-Claude Racamier
"Le langage est son arme, plus redoutable peut-être que les violences physiques. Il s'en sort pour obtenir l'assujettissement de son partenaire."
Simone Korff-Sausse
Pour qu'il y ait perversion, il faut qu'il y ait un lien fort. Il peut s'agir d'un lien de subordination, familial ou amoureux.
Quant à la victime du pervers, elle devra respecter des processus équivalents à ceux du deuil pour espérer échapper à l'emprise de son bourreau : sortir du déni, accueillir colère et tristesse pour pouvoir se reconstruire.
il nous appartient de nous rencontrer nous-mêmes, de réfléchir à nos propres valeurs et d'accepter d'être tels que nous sommes, avec nos défauts et nos qualités, quitte à perdre une partie de notre entourage
Dans le travail d'accompagnement avec les victimes de pervers, il est très important de procéder par ordre. Nous pourrions envisager de proposer à la victime de se remettre en question et de chercher à savoir pourquoi elle a permis cela, ou pourquoi elle a rencontré ce genre de personnage. Or le pervers vient de passer beaucoup de temps à demander à son partenaire de porter sa culpabilité. On l'imagine bien, la victime, au sortir de cette expérience, aura beaucoup de mal à se remettre en question et ce serait lui faire porter une charge supplémentaire, au risque de la faire souffrir plus encore, que de le lui demander. Or elle a souvent subi des attaques qui ont sévèrement dévalorisé son image. La remise en question pourra donc faire partie du chemin, mais elle devra intervenir qu'après un long travail apparenté au deuil suivi d'une reconstruction et d'une réappropriation de son identité
Le déni est un mécanisme de protection du psychisme qui oblige au refus de réalité....La responsabilité qui pourrait générer de la culpabilité est déniée, elle n'existe pas.
Alors le pervers cherche à rabaisser l'image de sa victime au lieu de se remettre en question.
Nombre de pervers ont subi des actes de maltraitance évidents, mais nombre d'entre eux aussi, sont des enfants gâtés qui n'ont pas rencontré de limites ni de frustrations, ce qui ne leur a pas permis de se structurer.
Le pervers doit absolument contrôler sa victime et dénigrer sa parole, sous peine de la perdre et d'avoir à faire face à ses propres angoisses de deuil ou d'être mis en accusation par son souffre-douleur. Pour cela, il nous accuse très souvent de choses dont nous ne sommes pas coupables, nous emmène dans un flou artistique brouillant nos repères relationnels. On n'est pas loin de la tentative d'hypnose. Il nous adresse des injonctions paradoxales, nous assaille de fausses accusations …Jusqu'au moment où notre cerveau démissionne. Nous ne savons alors plus où nous en sommes, nous ne savons plus qui nous sommes. Et là, il nous tient à sa merci.