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Critique de gruz


Quand un écrivain se lance dans un premier roman noir, le risque est important qu'il n'ose pas sortir des figures « imposées ». Noël Boudou se fout de ce genre de problématique. Il est allé au bout des ses idées, et ça se sent tout du long.

Un roman violent et très noir ne doit-il être que ça ? Elijah est la preuve du contraire. C'est sombre, d'une brutalité parfois étourdissante et pourtant… Je ne crois pas avoir lu beaucoup de romans noirs avec autant de lumière. L'auteur est extrémiste, excessif dans sa manière de dépeindre les pires comme les meilleurs sentiments, les pires comme les meilleures actions.

Elijah est un roman qui ne peut pas laisser indifférent. Il faut avoir l'estomac bien accroché pour supporter certaines scènes, tout comme le coeur face à d'autres passages qui ont de quoi le rendre léger comme gonflé à l'hélium.

Je lui ai trouvé quelques défauts à ce premier livre, l'ultra-violence de certains passages m'a heurté (ce n'est pas mon genre de prédilection). Mais, au final, ce n'est pas ce qu'il me reste de cette lecture. Je préfère garder le sentiment d'avoir partagé une tranche de vie de personnages entiers, qui ne font rien dans la demi-mesure (en bien ou en mal).

Parce que Noël Boudou aime ses personnages à la folie, au point de se permettre tous les excès. Il n'a pas peur de décrire précisément les scènes féroces tout autant qu'il ne craint pas de parler d'amour (fraternel ou autre) au risque de passer pour mielleux à certains. Pas de fausse pudeur chez Boudou, le coeur et les tripes sont posés sur la table, il n'y a plus qu'à se servir.

L'écriture est à l'avenant. Cash, âpre, hargneuse, déchirante parfois. On ne tourne pas en rond chez Noël Boudou, on y va franco. Ça donne un roman qui se lit d'une traite, plongé dans les pensées les plus intimes des protagonistes. le coeur au bord des lèvres, la tendresse à fleur de peau.

Elijah est excessif, oui, mais Noël Boudou l'assume de la première à la dernière ligne. C'est clairement sa manière d'être écrivain, loin d'une quelconque posture.

Les lecteurs qui aiment ainsi sentir le souffle chaud de la violence et celui froid de la mort ne seront pas trompés par la marchandise. Ils seront peut-être davantage étonnés de trouver tant de lumière dans une pénombre aussi dense.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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