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Critique de Mornayl


Le titre « Jackpot » évoque le jeu et la chance. Les aventures racontées sont extravagantes. L'auteur bouscule la réalité et la fait sortir de ses gonds. Au départ, Loïc Nicolas et Gerald Favreau sont deux petits fonctionnaires d'origine provinciale. Ce sont en fait les deux facettes d'un même personnage. Seulement, l'un va sortir de la routine quotidienne, l'autre va rester assis.
Cette différence de destin s'explique par une rencontre.
John Ping, un vieil original, initie Loïc au capitalisme.
Un capitalisme ludique, un Monopoly « pour de vrai »…
Emprunter pour acheter deux chambres de bonne. Les louer pour rembourser l'emprunt. Puis les revendre pour acheter plusieurs appartements et ainsi de suite… Comme le dit un personnage du Charlatan d'Isaac Bashevis Singer : « ll suffisait de commencer… » Et l'engrenage conduit très vite à amasser une fortune. John Ping et Loïc continuent de vivre comme des pauvres, leur richesse est clandestine. C'est là que réside aussi leur faiblesse. Les loyers sont perçus en liquide, tout cela se passe à l'insu de l'administration fiscale. C‘est aussi grâce à John Ping que Loïc découvre l'amour sous les traits de la cousine de celui-ci, Jeanne Wang, avocate à New York. Et puis il y a Blanchard, l'énigmatique Blanchard qui fait les travaux au noir. Maçonnerie, peinture, électricité… Blanchard sait tout faire. Cette activité multiforme de Blanchard a un sens. Abattant des murs, coulant du béton, Blanchard refait sans cesse la bataille de Dien Bien Phu, luttant contre des Viets imaginaires pour permettre à son père de s'échapper de cette maudite cuvette…
A un moment tout bascule, Loïc et Blanchard sont emprisonnés suite à un homicide. Mais comme ils ne sont pas des prisonniers ordinaires, la plus haute autorité de l'état leur confie une mission. Répondre au terrorisme islamique par un terrorisme chrétien. le cri de guerre serait : Dieu est grand ! le logo : la prise d'Orléans par Jeanne d'Arc. L'arme serait l'arbalète. La cible choisie est L'Indonésie avec ses 200 millions de musulmans.
Stéphane Boudy raconte des faits qui ne sont ordinaires sur le ton du constat. le style est simple, les descriptions précises. La petite touche d'invraisemblance est acceptée par le lecteur parce qu'elle est au milieu de mille détails du quotidien. Cherchez l'erreur !
Les personnages sont des voisins de palier, des passagers du métro, leur banalité endort la vigilance. Même si Stéphane Boudy grossit parfois le trait, il évite le ridicule de la caricature. Derrière la fantaisie apparente, il y a aussi une critique du monde contemporain, de ses faux semblants, de ses contradictions. Un peu comme dans les Contes de Voltaire que son auteur appelait « mes couillonneries »…










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