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Critique de SerialLecteurNyctalope



PROTECTION INTIME

Six ans après la publication de ce premier roman québécois, nous avons la chance de découvrir ce texte en France. Stéphanie Boulay se protège du monde et de ses affres à travers la voix de la narratrice, adolescente, non nommée vivant dans une région reculée. Dès le début nous sentons quelque chose, un je-ne-sais-quoi permanent qui gigote dans l'esprit intérieur de cette jeune femme. Elle est en retard sur le plan scolaire, n'a pas de parents pour venir la chercher à la sortie d'école, n'agence pas ses mots comme il le faudrait, demeure mystérieuse quant à sa pathologie. Finalement est-ce véritablement quelque chose de handicapant ? Rien n'est moins sûr, tant son regard sur le monde est pertinent. Sur les changements climatiques qui s'opèrent, sur l'aveuglent des Hommes quant à leur environnement mais surtout sur la difficulté d'exister dans une société où tout doit être normal.

Au travers d'une fausse candeur, la narratrice, porte en elle ce sentiment de solitude. Surprotégée à l'abri des hommes et des choses, elle doit son salut à Titi dont on connaîtra la véritable histoire dans un final décontenançant. Absorbée dans une bulle mensongère, la protégée deviendra protectrice. vous serez charmés par la nature en toile de fond qui viendra adoucir les difficultés quotidiennes. Elle y rencontre Mané, ce garçon de l'autre côté de la rivière, encore différent d'elle. Une histoire d'autosuffisance en somme. Elle manquera de confiance en elle mais aussi en autrui. Et puis vous apprécierez ces titres de chapitres si évocateurs, dansant autour des sonorités linguistiques. Vous allez parfois être décontenancés par cette nouvelle langue, à la fois singulière et personnelle. Vous allez vous perdre dans une brume où le flou ne nécessitera pas d'éclaircissement. La poésie viendra par petites touches parsemer le récit où les couleurs feront sortir la tête de l'eau de la narratrice.
On s'attachera au triptyque féminin où Élène, elle aussi isolée, sorcière sur les bords tout en utilisant des aiguilles dans les poupées de ses congénères. On regardera alors « le ciel quand il se couche ». La narratrice se pare alors d'un « gilet de fierté » pour s'en faire un « manteau noir de peine » : voilà comment conclure cette chronique &#xNaN
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