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C'est un jour sans.
Un jour où tu traines dans ta pile à lire comme au plus noir de la forêt. Ce que tu cherches, tu ne le sais pas. Pas avant de tomber sur ce titre.

A l'abri des hommes et des choses.

Voilà, c'était simple pourtant.
Un abri.
Une bulle.
Loin de tout.
Loin des coups encaissés, mal encaissés, tu pisses encore le sang entre deux zébrures...

Tu rejoins une gamine, une adolescente, tu embarques dans sa différence, c'est un départ, un voyage. le Canada d'abord, et puis ses phrases fragiles, presque friables. C'est la première fois. La première fois que tu lis un roman sur la pointe des yeux, tout doucement. Tu penses : je les lis ces mots et ils disparaissent, si je reviens en arrière les pages seront blanches...

Elle a peut-être quinze ans. Ou seize ou dix-sept. C'est pas bien sûr. Elle a une soeur qui est restée pour l'élever. Comme une mère, mais c'est pas sa mère. Elle a Elène, c'est sans pareil, on n'a pas mis de mots pour elle, c'est comme ça.

Et puis là, près de sa rivière, apparaît un étranger. Il apparaît, si, elle jure, il apparaît et puis plus. Elle écrit des mots pour l'éviter. le rencontrer. Ne plus rien éviter. Elle sait son physique qui ne s'accorde à rien, ses bizarreries et ses crises comme si qu'elle voulait mourir.

Les tourments adolescents dans une grande éclaboussure de poésie, de vie, de singularité.

Les mots sont restés après avoir refermé le livre.
Tu as vérifié.
La poésie est restée. Fragile et déroutante.
Tu te dis que c'est con, tu serais bien restée encore à l'abri des hommes et des choses.
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L'héroïne de ce sublime roman vit avec Titi. Toutes deux très fusionnelles, elles vivent recluses du monde, et ne voient personne sauf Elène, qui amène de la vie et de la joie dans son quotidien monotone. Solitaire, elle a du mal à se lier aux autres. Elle se sent différente et elle l'est. Un peu à part, intelligente mais légèrement en retard par rapport aux enfants de son âge, elle reste sauvage. Mais avec Elene, elle se confie et se sent comprise, loin de tout jugement. Un jour, elle rencontre Mané, un garçon qui vient de l'autre côté de la rivière. Il est un peu comme elle, solitaire et étrange. Tous les deux, ils s'entendent et s'accordent, tant et si bien que petit à petit, les choses changent...

Avec ses mots très imagés, la narratrice nous emmène dans son univers, là où l'eau et la nature ont une place importante, là où elle peut être elle-même sans craindre le regard des autres. Coincée entre l'enfance et l'adolescence, nous la suivons à travers ce passage difficile, ce moment où l'innocence disparaît et où la dureté de la vie percute de plein fouet.

La plume magnifique de Stéphanie Boulay, pleine de naïveté et de poésie, nous entraîne dans un univers, peuplé de métaphores, baigné par l'ambiance du Québec, remplis de moments sombres et de passages lumineux..
C'est un texte superbe, qui se déguste et par lequel on se laisse bousculer.
Les mots, les sons, les images convoquées, nous emmènent dans un monde à part, à l'abri de tout, à l'abri des hommes et des choses.
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Ce livre est un chef d'oeuvre, rien de moins. L'écriture unique et fascinante nous fait découvrir un monde naïf mais à la fois si riche. Par plaisir je relis certains passages juste pour en savourer d'avantage toute l'essence. Merci Stéphanie de m'avoir fait vivre de si beaux moments dans cet univers.
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PROTECTION INTIME

Six ans après la publication de ce premier roman québécois, nous avons la chance de découvrir ce texte en France. Stéphanie Boulay se protège du monde et de ses affres à travers la voix de la narratrice, adolescente, non nommée vivant dans une région reculée. Dès le début nous sentons quelque chose, un je-ne-sais-quoi permanent qui gigote dans l'esprit intérieur de cette jeune femme. Elle est en retard sur le plan scolaire, n'a pas de parents pour venir la chercher à la sortie d'école, n'agence pas ses mots comme il le faudrait, demeure mystérieuse quant à sa pathologie. Finalement est-ce véritablement quelque chose de handicapant ? Rien n'est moins sûr, tant son regard sur le monde est pertinent. Sur les changements climatiques qui s'opèrent, sur l'aveuglent des Hommes quant à leur environnement mais surtout sur la difficulté d'exister dans une société où tout doit être normal.

Au travers d'une fausse candeur, la narratrice, porte en elle ce sentiment de solitude. Surprotégée à l'abri des hommes et des choses, elle doit son salut à Titi dont on connaîtra la véritable histoire dans un final décontenançant. Absorbée dans une bulle mensongère, la protégée deviendra protectrice. vous serez charmés par la nature en toile de fond qui viendra adoucir les difficultés quotidiennes. Elle y rencontre Mané, ce garçon de l'autre côté de la rivière, encore différent d'elle. Une histoire d'autosuffisance en somme. Elle manquera de confiance en elle mais aussi en autrui. Et puis vous apprécierez ces titres de chapitres si évocateurs, dansant autour des sonorités linguistiques. Vous allez parfois être décontenancés par cette nouvelle langue, à la fois singulière et personnelle. Vous allez vous perdre dans une brume où le flou ne nécessitera pas d'éclaircissement. La poésie viendra par petites touches parsemer le récit où les couleurs feront sortir la tête de l'eau de la narratrice.
On s'attachera au triptyque féminin où Élène, elle aussi isolée, sorcière sur les bords tout en utilisant des aiguilles dans les poupées de ses congénères. On regardera alors « le ciel quand il se couche ». La narratrice se pare alors d'un « gilet de fierté » pour s'en faire un « manteau noir de peine » : voilà comment conclure cette chronique &#xNaN
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Encore un petit livre rapporté du Québec et encore un ovni littéraire comme je les aime.
L'autrice signe un premier roman initiatique et chamanique.
Le langage fait échos au retard (scolaire mais pas intellectuel) de la narratrice.
C'est beau, comme les reflets dans l'eau, comme des trèfles à quatre feuilles.
Les émotions sont vives comme la morsure du froid, sombres comme la solitude et majestueuses comme la nature.

Bref, ça m'a pris aux tripes et je me suis laissée couler entre les deux rives de ce roman.
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Le titre et la couverture m'ont charmée. Les premières lignes m'ont installée dans une atmosphère toute particulière qui a tout pour me plaire. Un livre different, qui traite de la différence. Un ovni, une écriture osée, un style décalé. J'aime ça.
Et pourtant il m'a manqué un récit plus ancré, des personnages plus développés. J'ai trouvé ça intéressant mais un peu trop longuet, alors qu'il ne comporte que 155 pages. Un peu trop bavard dans ce style si particulier. Au final, on apprend pas grand chose. J'espérais ça poétique, j'attendais d'être touchée. Je m'y suis assez vite ennuyée alors que j'en espérais tant. Ça m'a fait pensé bien évidemment à Violaine Berot et son 'comme des bêtes' mais en moins abouti. Je suis triste d'être passée à côté. Dommage. Et vous vous connaissiez ?
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Une vraie déception pour ce roman écrit pas la soeur de … ! La quatrième de couverture annonce une écriture d'une grande force poétique. Je me méfie souvent de ce genre d'affirmation. La poésie ça ne se décrète pas, c'est un ressenti, une émotion et une langue que l'on ne peut pas oublier. Il y a ici plusieurs freins au partage, d'abord la langue québécoise qui n'est pas traduite, donc, parfois, à peu près incompréhensible pour des français. Ensuite la volonté de tout écrire du point de vue d'une jeune adolescente qui, peu à peu, apparaît comme retardée mentale. La poésie de cette naïveté là, est pour moi, difficilement acceptable. J'ai beaucoup de compassion pour elle et sa solitude, mais je ne peux pas partager sa conception des relations humaines.
Je vous explique rapidement ce que j'ai compris : une très jeune fille vit avec sa soeur au bord du fleuve Saint Laurent. Elle se sent différente des autres et sait que cela vient de son manque d'intelligence. Elle souffre car ses parents l'ont abandonnée avec sa soeur. Une femme leur vient en aide, mais c'est très difficile de vivre dans cette région où l'hiver est si froid. Elle croisera un jeune homme qui l'émeut beaucoup. Je ne peux pas vous en dire plus, non pas parce que je ne veux pas divulgâcher le livre mais parce que l'histoire n'a pas plus d'importance que ça. Ce qui est raconté tout au long de ces pages c'est la façon dont cette enfant perçoit le monde et voudrait par dessus tout être aimée.
Lien : http://luocine.fr/?p=16292
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Ça me fait toujours la mélancolie quand je referme les livres dont les histoires sont racontées identiques à celle-là.

C'est toujours étrange parce que ça me ramène aux fois où j'avais le même langage dans mon dedans et où j'attendais que quelqu'un parle pareil, qu'on se comprenne sans rien dire et que ce soit spectaculaire comme une météorite qui serait sur le point de s'écraser sauf pour de vrai pour pas tuer tout le monde. J'ai eu ça alors on peut dire que j'ai été chanceux et puis après j'ai grandi et c'était obligé d'abandonner ce parler là parce que personne comprend et tout le monde veut faire partie de l'histoire alors que c'est pas eux qui décident. Et de toute façon c'est beaucoup plus joli raconté par les autres faut être honnête si je ne m'abuse.

Et puis aussi c'est vrai je suis d'accord, ça prend beaucoup d'efforts pour raccommoder quelqu'un qui a déjà été cousu d'une certaine façon.

Anyways, À l'abri des hommes et des choses c'est quand une gosse qui va pas bien dans son bocal et qui vit dans les terres gelées où les humains viennent creuser pour trouver de l'or, c'est quand cette gosse raconte sa vie avec Titi qui est sa mamanfrangine. Qu'à elles deux elle vont souvent voir Elène la sorcière qui fait des potions et du vaudou pour guérir la gosse de son corps et Titi de son amour qui se vide et se remplit.

Ça raconte aussi l'intérieur des corps et de ses changements en même temps que s'écrivent les poèmes et que respire la Nature.

Et ça vous bouleverse dans votre coco comme souvent quand on les lit ces histoires là.

Moi je vais ranger ce roman génial et très grand même s'il est pas gros en vrai, je vais le ranger à côté du Démon de la colline aux loups, du Jour des corneilles et de la Déesse des mouches à feu, de Ponti et de celleux qui partagent le feu.

Et toi tu peux bien aller y faire ce que tu veux.

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Ce fut une belle surprise de recevoir grâce à la masse critique cet ouvrage de par son histoire mais aussi par l'origine de mon choix.

J'ai donc commencé cette lecture et je me suis aperçu très vite que le style d'écriture m'était inhabituelle mais attachante, j'ai d'ailleurs appris quelques expressions québécoises…

J'ai suivi avec affection l'évolution de cette adolescente vivant dans un environnement familiale compliqué. Nous l'accompagnons dans sa découverte
des émotions parfois vives, des secrets de son passé compliqué et des questions qu'elle ne se posait pas auparavant.

J'ai beaucoup aimé ce livre, sa lecture passionnante et rapide, nous emporte dans un univers à la fois touchant et mystérieux.


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J'ai reçu ce livre à l'occasion d'une masse critique et je ne suis absolument pas déçue !

L'écriture est très étrange, avec des phrases bizarrement écrites, des expressions que je devine typiquement québécoises ; cela correspond bien à l'esprit tout emmêlé de la narratrice, qui vit avec Titi (sa mère ? sa soeur ? on ne sait pas bien), dans une cabane un peu perdue (si j'ai bien suivi !). On suit les premiers émois d'une adolescente un peu perdue, qui ne comprend pas bien ce qui lui arrive.

J'ai adoré ce livre, la manière dont il est écrit qui est d'une poésie folle, les expressions, la manière dont ont tournées les phrases... Tout est particulier et enchanteur en même temps. le roman se lit assez rapidement, et on quitte avec un peu de tristesse cet univers boulversant !

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