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Critique de Lorelay


«l'été brûle tout / nos tee-shirts y passent / la lumière sur les arbres montréalais / se prend pour de la neige / pareil pour nos torses / rien à dire de nous / plus de poils que de muscles / c'est tout». Entre la chaleur déployée par la canicule, la douceur de l'amour, la férocité des sexes se mêlant à la sueur qui tente de se faire discrète, les mots de Simon Boulerice se glissent dans les failles plus fraîches, véritables îlots d'instants volés et captés par une poésie libre et fluide. La sueur des airs climatisés, long poème d'un été tellement chaud qu'il fait froid, longue ode à la légèreté de l'être et la pesanteur troublante d'une complicité amoureuse, devient le théâtre des passions estivales un peu folles, un peu éreintantes, calées dans un divan qui fait suer les cuisses.

Sans ponctuation ni majuscules, sur un ton sobre et contemplatif, Boulerice invite au voyeurisme méditatif, dans l'intimité quotidienne. «go / oublie ça / éloignons-nous de l'allégresse / faisons-nous une kermesse / à nous / faisons-nous des maquillages / de tigre et de zèbre / au comptoir de Lise Watier». Forçats volontaires de Montréal et des litanies de la canicule, les protagonistes de Boulerice s'activent, vivent, malgré les conseils, malgré les qu'en-dira-t-on, toujours en quête de projets et d'évasions. Celui qu'on connaît, entre autres, pour ses Danser a capella (Les éditions de Ta Mère) et Qu'est-ce qui reste de Marie-Stella? (Dramaturges Éditeurs) livre, avec La sueur des airs climatisés, un popsicle poétique bleu-blanc-rouge aux tonalités sensuelles et sucrées qui dégoulinent sur les doigts.


Lien : http://voir.ca/livres/rayons..
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