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Critique de Chaplum


Que dire ? Comment résumer un tel roman ? Il faut dire qu'il se passe tant de choses et qu'il y a tant de personnages que je ne sais comment l'aborder.
Tout au long du récit, Moscou se retrouve victime d'événements perturbants qui met la ville sans dessous et causés par des personnages diaboliques, qui ne seraient autres que le diable lui-même, sous les traits d'un magicien, et sa suite, composée entre autre d'un étrange homme affublé d'un costume à carreau et d'un gros chat capable de marcher sur ses deux pattes arrières. Outre leurs mauvaises actions, qui vont de la décapitation, à la délation, au trafic de devises et j'en passe, le lecteur fait la connaissance du Maître et de la femme qui l'aime, Marguerite. le Maître est l'auteur d'un roman qui revisite et réécrit le procès de Jésus, centrant son récit sur une rencontre de ce dernier avec Ponce-Pilate. Ce roman dans le roman s'intercale entre les autres chapitres.

Je dois bien avouer que j'ai été dans un premier temps déboussolée par le Maître et Marguerite, et ce pendant au moins près de 150 pages. Boulgakov écrit une critique sociale, une satire de la société russe et du régime stalinien sous lequel il vivait. Mais, afin d'éviter les problèmes et la censure certainement, il choisit de pratiquer une littérature burlesque et de l'absurde. Je ne suis pas une fervente amatrice de l'absurde en général. du moins, ce n'est pas mon genre favori mais je peux y adhérer parfois. La difficulté qui s'est posée à moi ici, c'est que je manquais de références. Je connais très peu l'histoire russe ou le régime de Staline, si ce n'est dans les grandes lignes. Donc, difficile pour moins de deviner ce qui se cachait derrière les farces des premiers chapitres. Je connais encore moins la bible et l'histoire de Ponce Pilate. J'étais donc de plus en plus perdue dans le récit. Mais peu à peu, certaines choses ont pu se mettre en place et certaines critiques sous-jacentes sont apparues : la milice, les gens qu'on vient chercher et qui disparaissent, les fausses accusations, … On peut aussi dégager entre les lignes un plaidoyer pour la liberté des artistes et des écrivains en général. Une notice biographique sur Mikhaïl Boulgakov permet aussi de supposer que le Maître et lui sont une seule et même personne.

Une fois cela posé, la lecture est devenue plus fluide et agréable. Boulgakov est un admirable conteur, qui réussit à nous balader dans son univers, sans nous perdre, malgré une intrigue des plus complexes. Malheureusement, malgré tout ça, une autre difficulté se pose au lecteur francophone, c'est la succession de noms russes qui se mélangent et au final, impossible de me souvenir qui était qui entre les Yvan Nikoleïovich et les Nikolaï Yvanovich (je ne plaisante pas ! ) Mais bon, j'ai vite arrêté d'essayer de retenir les noms et j'ai lu l'intrigue sans me casser la tête.
J'ai ainsi profité du reste du récit, qui compte quelques passages truculents, comme la séance de magie noire au théâtre ou le bal de Satan. La deuxième partie est d'ailleurs bien meilleure selon moi.

A la fin du roman, je me pose tout de même quelques questions. Finalement, qui était vraiment ce Woland ? Était-il vraiment le diable ? Car certaines de ses actions sont quand même loin d'être mauvaises. Et même ses compagnons semblent soumis à des bons sentiments. On est loin de l'horrible diable des Enfers. Et quel était le but du roman sur Ponce Pilate ?

Au final, une lecture que je suis heureuse d'avoir faite, qui comporte des moments mémorables que je n'oublierai certainement jamais et rien que pour ça, il valait la peine d'être lu. Surtout que j'ai découvert un brillant auteur. Malheureusement, j'ai conscience d'être passée à côté de nombreuses références et subtilités à cause de l'utilisation de l'absurde par l'auteur.
Lien : http://www.chaplum.com/le-ma..
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