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Critique de Patrijob


Avec le Maître et Marguerite, je replonge avec délice dans la littérature classique.
Publié pour la première fois en 1966, ce récit a pourtant été entamé en 1928 par son auteur, Mikhaïl Boulgakov, et terminé seulement en 1940, peu de temps avant sa mort.
La plus grande partie de son oeuvre ayant été victime de la censure, l'écrivain incompris et souffrant de ne pouvoir écrire, se venge en quelque sorte à travers cette satire de la société russe dans laquelle le diable et sa suite font des ravages en s'en prenant à l'intelligetsia moscovite.
Un conte fantastique , onirique, cynique, dans lequel prend forme un deuxième récit qui se déroule en Judée, sous l'hégémonie de Ponce Pilate et qui relate, de façon gnostique, la comparution de Yeshoua, ainsi que son exécution.
Boulgakov met l'accent sur la lâcheté du procurateur romain qui préfère exécuter un innocent plutôt que ruiner sa carrière, et par la même occasion, fait un parrallèle avec ce qu'il considère comme sa propre lâcheté intellectuelle.
Marguerite n'apparaît que dans la deuxième partie du roman et semble être celle qui, par son amour, soutient l'écrivain dans son entreprise et va jusqu'à pactiser avec le diable pour que l'homme qu'elle aime puisse retrouver sa liberté d'écriture.
Une très belle plume, riche et complexe, qui interpelle régulièrement le lecteur, le bousculant dans sa lecture ou le prenant à témoin.
Une histoire qu'il est difficile de résumer tant elle est empreinte d'imaginaire, de situations surnaturelles et cocasses et sous l'humour desquelles pointe la révolte, la dénonciation de tout un régime et de sa milice pervertie.
Je ne peux m'empêcher d'admirer ces auteurs qui s'obstinent, dans d'énormes souffrances, à faire passer leurs idées à tout prix au risque de se voir sanctionner et dont le talent consiste à "ruser" avec le pouvoir, fabulant pour mieux critiquer.
Difficile mais superbe...un peu long quand même.
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