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Critique de Lixka


Lixka
26 février 2024
Une découverte d'excellence et d'exception.

C'est simple, j'ai rarement lu quoique ce soit avec autant d'avidité et d'extase.

A chaque chapitre, des évènements complètement ubuesques viennent ponctuer une intrigue qui quant à elle transpire à équitablement de cohérence et d'excentrisme. Vous êtes partisan de Camus et trouvez que votre vie n'a aucun sens, qu'elle est absurde ? Lire le Maître et Marguerite vous aidera certainement à relativiser quant à votre détresse existentielle.

Vous ne pouvez vous empêcher d'habiller votre visage d'un sourire sardonique lorsqu'on vous sert de l'humour noir face aux règles tacites des relations sociales ? Lisez le Maître et Marguerite pour entériner cette habitude.

Ce n'est pas seulement un livre que nous offre Boulgakov, mais une triple rencontre. D'abord avec un Satan puis un Faust moderne (enfin, autant qu'ils peuvent l'être lors des années 20 soviétiques) et même avec Ponce Pilate. On s'attache d'ailleurs rapidement à tous les personnages amoraux et le reversement et si net qu'on en vient à éprouver de la répugnance pour les figures qui incarnent l'aspect fonctionnel de notre existence.

Il est facile de s'amuser des tours de Satan et de ses acolytes, tous uniques à leur façon et tous dépeint d'une main experte.
Le plus impressionnant, à mon sens, est l'astuce avec laquelle Boulgakov réussit à fournir une ligne directrice assez claire dans l'enchaînement des évènements. Chaque chapitre empruntant au rocambolesque et au plus haut degré de l'imprévisibilité, il aurait été facile de perdre le lecteur.

Ici, ça n'est pas le cas. Notre émerveillement se mêle à celui de Marguerite avec qui nous découvrons tout le potentiel drolatique et mirifique du seigneur des enfers.

En bref, il s'agit d'une histoire tellement dense mais qui semble étonnamment immersive tant la lecture semble fluide.
Instantanément envahis par la frénésie jubilatoire qu'éprouve Satan lorsqu'il se joue du pragmatisme des bureaucrates, on aurait envie, nous aussi, de le suivre en Enfer.
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