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Critique de Marple


C'est toujours avec intérêt, et parfois avec jubilation, que j'ai découvert ces "Récits d'un jeune médecin", suivis dans mon édition de "Morphine" et d'un troisième texte sur la médecine de guerre.

J'ai lu dans une critique que les "Récits" manquaient par moments de ressort dans la narration. C'est vrai. Pour autant, ils ne manquent pas de réalisme, de finesse, d'autodérision ou de pittoresque ! Car c'est son propre vécu de tout jeune médecin dans un dispensaire isolé que raconte ici le tout jeune écrivain Boulgakov.

Et il ne nous cache rien : de sa première amputation faite en guignant en douce le manuel (puisqu'il n'a personne pour l'aiguiller, étant le seul médecin sur place !), à ses rodomontades passagères d'avoir su résoudre tous les cas difficiles (jusqu'à ce qu'il soit paralysé devant un innocent abcès !), il raconte ses doutes, ses difficultés, ses moments de ridicule ou de panache dans de courts textes.

Au passage, nous en apprenons beaucoup sur la fin de la Russie tsariste : la vie dans les campagnes reculées, les méthodes de soin pour les accouchements, les blessures ou la terrifiante syphilis, les superstitions, l'organisation de la médecine...

Le deuxième opus, "Morphine", m'a encore plus séduite, peut-être parce que l'écriture et la narration en sont plus travaillées. Le héros des "Récits" a désormais quitté son hôpital paumé pour rejoindre un grand hôpital d'une grande ville, où il vit beaucoup plus sereinement. Jusqu'à ce qu'il reçoive un courrier inquiétant de son remplaçant... Il découvre alors, et nous avec, l'univers qui a donné son titre à ce texte. C'est dérangeant, mais encore plus passionnant !

J'ai moins aimé le texte qui clôture le volume et évoque l'horreur de la médecine de guerre, car il m'a semblé abscons et un peu vain. Cela dit, pas étonnant après une telle expérience que Boulgakov se soit détourné de la médecine pour se consacrer à l'écriture. Et tant mieux pour nous, car il fait ça avec brio !

Challenge Petits plaisirs 26/xx
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