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Critique de ahasverus


Début 1942, la bataille de Malaisie tourne à la Bérézina côté Anglais. Devant une armée japonaise inférieure en nombre mais plus expérimentée, le général Arthur Percival ordonne la capitulation. A Tha Makham, en Thaïlande, le Colonel Philip Toosey et 650 prisonniers sont contraints de construire deux ponts sur la rivière Kwaï, l'un en bois, l'autre en fer, afin de faciliter l'acheminement des troupes et des marchandises de Bangkok à Rangoon.

Le Français Pierre Boulle a rejoint la France Libre en Asie au début de la seconde guerre mondiale. Il se bat en Indochine jusqu'en 1942. Capturé, il s'évade deux ans plus tard et poursuit le combat jusqu'à son terme au sein des commandos anglais de la force 136 . La seconde guerre mondiale s'achève.

Par "une nuit d’insomnie où les lucioles dansaient", Boulle s'interroge sur son avenir. Que faire après tant d'aventures ? Il sera écrivain.

Voilà pour le fond historique qui inspire ses premières oeuvres. En 1952, pour ce troisième roman il imagine à partir de l'histoire du colonel Toosey la capture d'un officier convaincu que la supériorité britannique doit continuer à percer dans la défaite. Dans un esprit de résistance paradoxale jusqu'à l'absurde, un colonel Nicholson amène ses hommes à collaborer avec les Japonais, tandis qu' un commando britannique, la Force 316, est parachuté pour saboter le pont. C'est ce suspense qui fait l'intérêt du livre, plus près des Douze Salopards que des romans ou récits historiques ou humanistes sur la seconde guerre mondiale. Le roman de PIerre Boulle tire sa force de deux affrontements : la lutte pour le pouvoir des colonels anglais et japonais ; la course entre les bâtisseurs et les saboteurs d'un même pont jeté sur la rivière Kwaï.

Court de 217 pages, auréolé du prix Sainte-Beuve,Le Pont de la Rivière KwaÏ a fait l'objet d'une adaptation filmée par David Lean cinq ans plus tard. Le film et le roman affichent quelques différences qui donnent l'avantage du livre. Les ajouts cinématographiques, qui affaiblissent le scénario, tiennent au fait que le cinéaste s' impose des contraintes : incorporer des acteurs américains, trouver une fin politiquement correcte. La musique mémorable, cette "Marche du Colonel Bogey", que les prisonniers entonnent, est une initiative de Lean qui fait siffler l'air en remplacement des paroles vulgaires de 1910 susceptibles d'être censurées. Paroles adaptées en France sauce Annie Cordy, qui s'enthousiasme devant le soleil qui brille, brille, brille jusqu'en 1968.

Au delà de ce livre à l'intérêt croissant, l'histoire mouvementée du tournage par Lean n'est pas dénuée d'intérêt. Mais c'est une autre histoire.

Puisque nous sommes dans le cinéma, concluons en rappelant que Pierre Boulle est l'un des auteurs français les plus adaptés à l'étranger, notamment grâce à son excellente Planète des Singes, reprise au cinéma en 1968 puis en 2001, enfin déclinée depuis sous toutes ses coutures : le Secret de la Planète des Singes, Les Evadés de la Planète des Singes, La Conquète de la Planète des Singes, La Bataille de la Planète des Singes, la Planète des singes - l'Affrontement, la Planète des Singes - les Origines. Manquent à l'appel si vous vous sentez une âme de cinéaste : Fantomas contre la Planète des Singes, Hirocheetah Mon Amour, Et pour quelques bananes de plus. Alors nous aurons fait le tour de la question...
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