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Critique de SamA


SamA
10 novembre 2010
Ivar Lo-Johansson, Karl Ivar Loe pour l'état civil ( 23 février 1901 - 11 avril 1990), figure emblématique de la littérature prolétarienne suédoise (une des plus longue carrière de la littérature suédoise, couvrant plus de 50 ans) est né à Ösmo, au sud de Stockholm, de parents paysans sans terre.

Il quitte l'école à l'âge de onze ans pour travailler dans les fermes, malgré tout, il poursuivra, pendant l'hiver, son éducation à la Maison du Peuple. Tour à tour facteur, ouvrier du bâtiment, colporteur tout en participant, de 1919 à 1923, aux activités de l'organisation de jeunesse du parti social-démocrate, il écrit dans des petits journaux de la banlieue de Stockholm (a sans doute inventé le reportage d'investigation en Suède) puis il quitte la Suède pour voir le monde et devenir écrivain. À partir de 1925, il vagabonde en France (Vagabondliv je Frankrike : Une vie de vagabond en France, et occupera un emploi de tailleur de pierre pour la construction d'une église à Rouen), en Italie, en Espagne, en Angleterre (mines de charbon), en Hongrie (gitans) et en Autriche (Au cours de cette période de quatre ans d'errance, alors qu'il gagnait sa vie dans des emplois faiblement rémunérés, il rêvait d'écrire un livre sur la façon dont vivent les travailleurs dans les différentes régions du monde...)

Durant les années 1930, il écrit de nombreux ouvrages dont plusieurs font scandale à cause du traitement cru qu'il donne du monde du travail et des rapports humains.

Grâce à son écriture, il a contribué à des changements importants pour plusieurs groupes vulnérables dans la société suédoise. Il a effectué un travail de pionnier dans les débats sur le sport, l'accueil des personnes âgées en maison de retraite, la prostitution, les questions d'intégration (Tziganes).

Seuls deux ouvrages sont actuellement disponibles en français : il s'agit de l'Histoire d'un cheval et La Tombe du boeuf dont les nouvelles sont extraites des livres Statarna (Les Statares : paysans sans terre) et Jordproletarna (Le Prolétariat des fermes). Publiée entre 1936 et 1941, cette fresque du monde paysan dénonce la condition des statares et contribue à faire pression sur l'État suédois pour abolir ce statut de quasi servage, qui a existé en Suède jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ivar Lo-Johansson s'attache ensuite à l'écriture de plusieurs séries de romans autobiographiques. Il commence par Analfabeten (L'Analphabète, 1951), récit de la vie de son père, un honnête homme victime, à cause de son absence d'éducation, des pires cruautés sociales. Malgré sa production imposante, Ivar Lo-Johansson reste très controversé en Suède en raison du contenu de ses livres, de ses prises de positions politiques, de son sens de l'humour et de la satire dévastateur.

Avec John Steinbeck et George Orwell, il partage le même pathos social quand il attaque l'oppression, il a également un rare sens de l'humour en dépit de la pauvreté et la misère qu'il a connues et manifeste un profond sentiment de solitude existentielle de l'homme.

Jean-Pierre Crochet

Romans traduits en français :
Mona est morte, Stock, 1952
Histoire d'un cheval, Actes Sud, 1993
La Tombe du boeuf, Actes Sud, 1993
Lien : http://www.jeanpierrecrochet..
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