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Critique de RomansNoirsEtPlus


Construire un roman noir réussi en moins de 80 pages est un art que peu d'auteurs maîtrisent.
Jérémy Bouquin a relevé le défi.
Il installe un micro univers d'une baraque à frites du Nord de la France située sur un parking improbable mais idéalement bien situé. Cette baraque à frites c'est un peu un concentré de système d'à l'état brut avec une maîtresse femme à la manoeuvre. C'est donc Sonia et son fils autiste Julien qui tiennent ce commerce indispensable pour les ouvriers des environs, les jeunes du coin, les routiers habitués ou la clientèle de passage à la recherche d'un repas pris sur le pouce. L'organisation de leur journée est immuable entre récupérer leur livraison de patates, ingrédient essentiel de leur commerce, préparer les frites, tenir la caisse, servir les clients, nettoyer, ranger une fois le chaland parti et regagner leur studio après toutes les tâches effectuées.
Mais ce matin tout va de travers, Sonia ne se lève pas et Julien doit assurer seul l'ouverture de la baraque à frites tout en essayant de tenir la cadence imposée par ses clients et en subissant les quolibets de certains d'entre eux. Alors quand ce scénario se répète le lendemain, les rouages bien huilées qui conduisent l'existence de Julien depuis des années vont finir par sérieusement se gripper.

L'auteur transforme un fait divers en une puissante dramatique qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout.
Des chapitres courts qui mettent l'histoire de nos principaux protagonistes en place tout en sous-entendant qu'un certain Mike fait partie de l'aventure…
Une maman qui régit tout et surprotège son fils trentenaire handicapé dont la vie est faite d'une succession de moments dans lesquels aucun écart ni changement n'est permis.
Difficile de ne pas s'attacher au personnage de Julien dont on souhaite qu'il puisse prendre sa liberté comme de premières initiatives.
Mais les grains de sable d'une mécanique infernale font s'accumuler peu à peu avant que tout parte définitivement en vrille.
Quant au final, il conclut brillamment cette histoire de manière la plus expéditive qui soit.


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