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Critique de LLebrown


« Qu'est-ce que tu es déterministe… », « Ah ! Un bourdieusien ! », les formules fleurissent et marquent la frontière entre les deux seules vraies classes qui existent encore aujourd'hui : celle de ceux qui lisent Bourdieu et celle de ceux qui ne le lisent pas… et qui en sont donc les ennemis. Tout ceci est très distingué me direz-vous, presque snob, mais, être bourdieusien (si tenté que cela veuille dire quelque chose), c'est aussi ça. Bourdieu disait lui-même « j'ai beaucoup d'ennemis mais peu d'adversaires car pour me contrer, il faut se lever tôt. » Alors oui, lire Bourdieu est une expérience intense, peut-être même douloureuse, mais dans chaque paragraphe, dans chaque phrase, on a l'impression de se retrouver nez à nez avec le scanner de la société. Et cela fait un drôle d'effet. La musique qu'on écoute, la déco de son appart', ce que l'on aime manger, comment on le mange voire ce que l'on dit quand on le mange, aucun de nos faits et gestes n'échappe au scanner bourdieusien. Tout y passe, tout est socialement déterminé. le libre arbitre est une jolie utopie que Bourdieu démolie avec le sourire. Enfin, il la démolie.

« Nous naissons déterminés et nous avons une toute petite chance de devenir libre. ». Encore une petite phrase volée dans une interview, un mince espoir pour encourager nos humbles et vains efforts qui nous poussent à essayer de voir le monde tel qu'il est sans s'en satisfaire pour autant. Lire Bourdieu est une aventure dont on ne peut ressortir indemne. J'ai lu un tiers, peut-être la moitié de la distinction et je suis déjà à poil. Je continue quand même. Faute de vêtements, je m'arrache les ongles, la peau, les muscles car même mon corps est une prison. Certains jugeront cela obscène, futile, vulgaire. Je les renvoie à la conclusion de l'ouvrage, sommet du genre.

À lire avec de la fièvre de préférence.
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