Une chanson de Theatre of tragedy s'impose à elle. Ce groupe norvégien pratique la technique dite de La Belle et de la Bête : un chant alternant les rugissements d'un viking et les vocalises d'une voix féminine, cristalline. Le tout porté par les accords rauques et sombres du Doom métal. Eléonore adore ce genre de musique, à la fois violent et mélancolique ... La Belle et la Bête.
En 1792, un chirurgien, Antoine Louis, mit au point la machine imaginée par le docteur Guillotin. Après l'avoir testée sur des moutons, il améliora l'outil à décapiter. Puis, il l'inaugura sur un voleur en place de grève. La foule fut déçue ... Habituée à des mises à mort prenant des heures, frustrée par une telle efficacité, elle hua le bourreau. Un spectacle aussi éphémère ne méritait pas le déplacement. L'engin prit d'abord le surnom de Louisette ou de Louison avant de s'enorgueillir du patronyme de son concepteur. Elle devint guillotine.
A quelques pas, un angelot à la Carpeaux dévisage de ses yeux de pierre un gendarme perclus de haine. Le jardin et l'édifice oubliés dressent un décor fantasmagorique et incongru à courte distance de la steppe.
« Car le pire domine les flammes : une femme nue, ensanglantée, repose sur les dents d’un pique-botte à quatre mètres de hauteur. Le bras du tracteur, muni du trident, est levé à plus de quatre-vingts degrés. La carcasse de l’engin brûle et seule la longueur du bras mécanique a préservé le corps de l’incendie. »