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Critique de Franz


Femme libre, toujours tu chériras la mère Michel.
Le 16 février 1885, Jules Vallès l'insoumis est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Son cortège draine des milliers de Parisiens dont de nombreux Communards rescapés du massacre de 1871. Klervi, jeune femme du Finistère breton, débarque dans la capitale en tenue bigoudène et déclenche la colère de tristes revanchards du défilé qui commencent à la molester. Zabo, petite fille d'Isabeau de Marnaye, héroïne des Passagers du vent, découvre l'altercation et intervient opportunément. Trois ans plus tard, les deux femmes vont à nouveau se croiser dans le quartier montmartrois, Klervi étant maintenant sous la coupe d'un souteneur. Elles vont sympathiser, s'éduquer et se découvrir progressivement dans le Paris populaire, gouailleur et frondeur de la fin du siècle mais les femmes libres indisposent et l'ancien proxénète nourrit des velléités de vengeance.
L'épopée d'Isabeau de Marnaye est la grande oeuvre de François Bourgeon. Les passagers du vent voient le jour en 1979 et se perpétuent aujourd'hui, quarante années plus tard. Après avoir pris la haute mer au XVIIIe siècle, poursuivi en Afrique, aux Antilles et en Amérique, l'auteur campe son histoire dans Paris à la fin du XIXe siècle. Cela lui permet de changer de lieu et d'époque mais de conserver en fil rouge le caractère réfractaire de ses personnages féminins. Après la navigation hauturière, le monde clos de la ville lumière peut sembler statique et terne. Pourtant, l'apprivoisement réciproque de deux femmes fortes est sensible et bien traduit. Il n'y a guère d'action mais un apprentissage et une émancipation sur les cendres et les braises de la Commune qui peuvent émouvoir. le livre I du Sang des cerises est paru en 2018. le livre II se fait attendre. Il pourrait constituer l'opus testamentaire d'une oeuvre exceptionnelle léguée à la postérité.
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