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Critique de Agillian


En voici un récit historique incroyablement bien conté !
Paris, fin du 19ème, on débarque dans la capitale aux côtés de Klervi, toute jeune fille, qui arrive de Bretagne et parle à peine la langue, et encore moins l'argot! Elle se retrouve en plein cortège funéraire, au milieu d'une immense foule venue rendre hommage à Jules Vallès. C'est ici qu'elle fera la connaissance d'une certaine Zabo (!) qui deviendra sa nouvelle famille parisienne… Nous suivrons dans ce récit, plusieurs années après l'arrivée de Klervi, leurs vies et ses déboires dans la capitale.
Ce premier tome est une plongée très immersive dans un Paris post-commune, dont les plaies peinent à cicatriser. La misère est partout, tout comme le froid et l'injustice. La plupart des personnages sont à l'image de la démocratie : écorchés et malmenés. Mais en tournant les pages du récit de Bourgeon on découvre également une ferveur et une rage de vivre incroyable, une volonté de sauvegarder la Mémoire de la Commune, ce grand élan citoyen survenu il a déjà presque deux décennies mais qui reste pourtant parfois si dure à évoquer pour ceux qui y ont laissé des plumes… Il faudra d'ailleurs sûrement attendre le tome 2 pour plonger dans la révolte citoyenne à proprement parler, ce tome se concentrant sur une partie de l'Histoire plus méconnue : la toute fin du siècle.
A noter qu'une partie conséquente du texte est en argot, ce qui complique un peu la lecture mais rend l'immersion encore plus intense, renforce l'authenticité des personnages et place le lecteur face aux même difficultés que Klervi la bretonne. On y trouve aussi un soupçon de breton, mais rassurez-vous : tout est traduit dans un lexique en fin d'ouvrage !

Un récit intelligent, brillant et très riche, dans lequel on peut néanmoins facilement se perdre si l'on ne possède pas quelques connaissances de cette période historique, et que l'on referme avec l'envie de scander des chants partisans.
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