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Critique de Ladybirdy


La nuit, forteresse géante où cogne sur les murs blindés la jérémiade des rebuts, des fous, des parasites.

On les entend les chiens, ils hurlent comme des loups en cage. La souffrance est une plaie ouverte d'où coule une hémorragie sans fin.

L'hopital psychiatrique dans la nuit, dans les murs ouvrent ses grilles pour soigner des âmes en peine et en déroute. Médicaments, camisole, mutisme, ils finissent tous encore plus fous.

La psychologue Claire a en charge les patients de l'hôpital psychiatrique, sauver les âmes, les guérir, les comprendre. Surtout lui, Anthony 19 ans qui lui rappelle l'enfant qu'elle n'a pas eu il y a 19 ans... Il a toujours eu beaucoup d'amour à donner, Anthony et personne qui n'en a jamais voulu de son amour.
Alors dans la cage aux fous, dans la cage de ceux qui vivent mal avec la souffrance, de ceux qui écorchent leur peau à la lame du chagrin, il y a tous les fantômes, les vampires partout qui menacent entre les murs. La guerre est intérieur. Anthony et les autres autant de colis en souffrance en transit dans les non-lieux du no man's land.

La marge est faible et fragile entre Claire et ses patients. L'écho du malheur résonne en elle, les orgues jouent la pléiade de la mélancolie, elle tombe, se relève, espère, désespère. Ses doigts se crispent et se détendent : index, majeur, annulaire, auriculaire et retour.

Nous voilà plongés dans le noir à entendre les plaintes, les gémissements, les appels à l'aide, plongés dans une brume puissante à la force de mots saccadés. Une logorrhée de mots à maux qui fait de ce roman un récit sanglant et poignant au coeur même de ces laissés pour compte dont le bonheur n'a pas voulu d'eux.

Index, majeur, annulaire, auriculaire et retour.

Quelque part dans la nuit des chiens...

Aboient,
Dorment,
Agonisent,
Supplient,
Espèrent,
Dorment,
Hurlent,
Cognent,
Espèrent,

Oui, quelque part au bout de la nuit, la lumière les attend.
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