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Critique de MonsieurLoup


Charlotte Bousquet tire le rideau sur "La Première Époque" de l'Archipel des Numinées avec ce troisième acte.
Et nous concocte un récit qui rappelle les saveurs d'un Arachnae et surtout d'un Cytheriae, mais sait s'en démarquer, notamment au niveau de la construction : l'affrontement des sorciers se fait à travers les lames du Tarot du Destin et les souvenirs qu'ils évoquent. On a donc le récit principal entrecoupé de longs flashbacks qui reviennent sur la jeunesse de Dionisia et le passé d'Alino, confrontant leurs points de vue, leur cheminement où l'on voit comment chacun en est arrivé là, chaque parcours de vie des personnages ; et à travers eux, celui de leur famille manipulatrice et dépravée : les Tengelli.
Petit à petit, on voit comment cette histoire finit par s'entremêler avec le fil rouge de la trilogie, ce mal ancien qui refait surface.
Parallèlement à cette (ces) histoire(s), on retrouve avec un réel plaisir Angelo di Larini de façon secondaire, lui qui était déjà présent dans Cytheriae, bien décidé à remonter jusqu'aux racines du mal pour l'éradiquer. On en apprendra d'ailleurs plus sur son passé à lui aussi, notamment l'explication de son bannissement de l'ordre de la Nouvelle Lune.
La plupart des personnages évoluent ainsi dans des nuances de gris, y compris et surtout Dionisia, personnage principal du volume. Plus on découvre son implacable et sombre vendetta lancée contre sa famille, n'hésitant pas à recourir aux mêmes pratiques cruelles que ceux qu'elle affronte, plus on déchante, d'autant que son dur passé et les sacrifices auxquels elle a dû faire face nous avaient attachés à elle.
L'ensemble se met lentement en place, minutieusement préparé, comme une araignée filant sa toile pour nous prendre au piège, et s'avère rondement mené. le final, où les deux fils principaux se rejoignent, paraît du coup d'autant plus précipité, vite expédié, et en-deçà des espérances.
Mais le véritable reproche que j'aurais à faire, c'est bien concernant l'édition elle-même (Hélios poche, je ne sais pas ce qu'il en est de la version grand format de Mnémos) : bourrée de coquilles, tous les ":" ont disparu, ponctuation que Charlotte Bousquet utilise pourtant toutes les deux pages, plusieurs fois par pages. Rien de plus horripilant pour nous faire sortir de la lecture, nous obligeant parfois à relire deux ou trois fois le passage pour en comprendre le sens. Sur 280 pages, c'est plus que lassant.
Au final, Matricia se révèle une bonne conclusion à cette trilogie, presque au niveau de Cytheriae (les deux meilleurs tomes à mon goût, un bon cran au-dessus d'un Arachnae moins abouti).
C'est avec une certaine curiosité que j'attends la suite, puisque l'auteur semble promettre un retour à l'Archipel des Numinées un de ces jours, situé a priori à une autre Époque.

Le petit plus du livre :
Des poèmes de tout l'Archipel en fin d'ouvrage, ainsi qu'une très (trop) courte nouvelle reprenant l'un des personnages secondaires de Cytheriae.
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