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3.73/5 (sur 3161 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 09/01/1973
Biographie :

Charlotte Bousquet est une auteure éclectique, aussi à l’aise dans les genres de l’imaginaire que dans la fiction historique, le documentaire, le roman-miroir ou la bande-dessinée.

Philosophe de formation, elle soutient à la Sorbonne une thèse sur les mondes imaginaires, "Les mondes imaginaires et le déplacement du réel : un questionnement de l'être humain", en 2002.

Elle publie d'abord "Zaïna et le fils du vent" (1999), "Le défi de Zaïna" (Prix "Grand Atlas" des Lycéens 2001) et "Lights, caméra, révolution" (2002). Depuis 2003, elle a écrit plusieurs articles philosophiques dans des ouvrages collectifs et a collaboré à la revue Faeries par des nouvelles et des dossiers.

Charlotte Bousquet a créé, avec son époux l'illustrateur Fabien Fernandez (Fablyrr), la maison d'éditions CDS-éditions, dans laquelle elle a dirigé la collection Pueblos (2009-2011) composée d'anthologies destinées à venir en aide aux associations humanitaires et écologiques.

Aux éditions Mnémos, elle a publié trois romans, composant le premier arc d'un cycle de dark fantasy : "L'Archipel des Numinées". Le premier tome, "Arachnae" est paru en avril 2009. Le deuxième, "Cytheriae", a remporté le prix Elbakin 2010 et le prix Imaginales 2011 (meilleur roman et meilleure illustration).

2009 marque son retour aux récits jeunesse avec "La Marque de la bête". En 2010 elle se lance dans le polar historique avec "Noire lagune".
Aux éditions de l'Archipel, elle publie "La Peau des rêves", une pentalogie jeunes adultes. Le premier tome, "Nuit tatouée" (2011), a remporté le prix Imaginales des Collégiens 2012.

En 2016, "Là où tombent les anges" reçoit le Prix du Livre numérique (Prix du Jury).

son site: http://www.charlottebousquet.com/
son blog : http://charlottebousquet.blogspot.fr/
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Bibliographie de Charlotte Bousquet   (101)Voir plus


Entretien avec Charlotte Bousquet à propos de son ouvrage Invisible :



Invisible met en scène le suicide adolescent au travers du personnage de Marie, une jeune fille très mal dans sa peau. Pourquoi avoir choisi de soulever ce problème particulier ?


L’adolescence, particulièrement durant les dernières années de collège, est une période particulièrement difficile, où l’on se sent à la fois mal dans sa peau, incompris. Fragilisé, on se sent parfois nul, inutile – avec des envies d’en finir avec la vie, qu’il s’agisse d’appels au secours ou d’un mal être beaucoup plus profond. On ne se suicide pas seulement parce qu’on est victime de harcèlement, parce qu’on est différent ou que l’on a subi des choses terribles. Ado, j’avais tendance à voir le monde en noir – et mon bref passage dans le monde de l’enseignement, même s’il s’agissait d’étudiants et non de collégiens, a été marqué par la mort de l’un d’entre eux. Je pense que c’est important d’en parler…



Marie se trouve grosse, laide, invisible aux yeux de tous. Est-ce, selon vous, un mal typique de l’adolescent aujourd’hui ?


Non. Je pense que le mal être est assez universel, traverse toutes les époques, ses formes changent – mais à peine.



Les parents de Marie ne sont que peu présents dans l’ouvrage. Doit-on y voir également un message à destination des parents vis à vis des adolescents mal dans leur peau ?


Les parents de Marie se débattent avec leurs propres problèmes (chômage, petit dernier compliqué à éduquer, etc.) et ne se doutent pas une seconde que leur fille, tranquille et autonome, ne va pas bien. Ils n’ont aucune raison de le voir, en fait. Celle qui pourrait se poser des questions, c’est sa sœur aînée, mais elle a seize ans et d’autres préoccupations – adolescentes, mais pas de même nature.
Alors, non, ce n’est pas un message à destination des parents…



Soan est le seul à redonner espoir à Marie, ses attentions sont les uniques moments qui lui donnent le courage d’essayer de s’en sortir. Sans dévoiler la fin de l’ouvrage, l’amour peut-il nous sauver de tout selon vous ?


Mon côté guimauve et Bisounours aurait tendance à répondre que oui !



La série d’ouvrages dans laquelle s’inscrit Invisible tourne autour du drame chez l’adolescent, les ouvrages sont très sombres. Pourquoi avez-vous choisi de confronter les jeunes lecteurs à une dure réalité ?


Mes textes, qu’ils soient destinés aux adultes ou aux adolescents, sont rarement des comédies, avec happy end et tutti quanti  Il se trouve simplement que Les Graphiques sont nés avec une histoire réaliste, d’amitié amoureuse et homosexuelle… En réfléchissant au volume suivant, c’est le thème du harcèlement qui s’est imposé. Je souhaitais depuis longtemps évoquer le harcèlement, qui est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, et je ne trouvais pas la manière de l’exprimer. Jusqu’à ce que…
Enfin, il nous a semblé, à Stéphanie Rubini, la dessinatrice, Paola Grieco, l’éditrice, et moi-même, que c’était une belle manière de faire passer certains thèmes, parce qu’ils font écho à des souvenirs, des situations, que l’on a tous connus.



Comment s’est déroulé le travail d’illustration ?


Stéphanie et moi, nous nous sommes concertées pour créer le personnage de Marie. Mais comme nous avons appris à travailler ensemble, moi en tant que scénariste, elle en tant que dessinatrice, sur ces bandes-dessinées, nous avons fait moins d’allers et retours que pour les opus précédents : le découpage était plus clair dès le début. Cela dit, Stéphanie a effectué un gros travail de recherches pour trouver l’univers graphique d’Invisible – des teintes douces sans être mièvres, de la tristesse sans jamais tomber dans le sinistre. Pour le dernier chapitre, nous avons de nouveau pas mal échangé, par Skype notamment.


A l’origine, vous venez plutôt du monde de l’imaginaire et de la mythologie. Pourquoi ce virement vers une littérature hautement réaliste ?


À l’origine, j’ai une thèse de philosophie, un premier roman réaliste, et un fanzine de jeux de rôles, pêle-mêle bien sûr. Ceci explique sans doute cela… plus sérieusement, si j’apprécie beaucoup l’imaginaire, je m’attaque d’ailleurs en début d’année prochaine à la rédaction d’un récit de fantasy, je n’aime pas m’enfermer, encore moins qu’on m’enferme, dans une catégorie, qu’il s’agisse d’adulte ou de jeunesse, de fantastique ou de réalisme. Pour mon travail d’autrice, c’est essentiel de varier, sinon, je m’ennuie, et quand je m’ennuie, ce que j’écris s’en ressent. Et puis, passer d’un scénario de BD à un roman historique, d’un roman historique à du noir contemporain me permet d’aborder des thèmes différents, de manière différente, de me poser des questions, de me remettre en question… de progresser, également.



Avez-vous prévu un nouvel opus à votre série ? Pouvez-vous nous en parler ?


Oui, absolument. Les Graphiques prendront dès 2017 un nouveau tournant, avec de nouveaux visages et de nouveaux lieux. Trois tomes sont prévus, au lycée cette fois, pour aborder d’autres questions encore. Et c’est mon ami Jean-Philippe Chabot qui tient la barre des illustrations !



Quelques questions à propos de vos lectures :



Quel livre vous a donné envie d’écrire ?


Je ne sais pas si un livre m’a donné envie d’écrire. J’ai adoré TOUS les Fantômette, dévoré les J.-O. Curwood pleuré comme une madeleine avec Le lion et, dans un autre registre, Le Fils de Flicka, recommencé dix fois les Livres dont vous êtes le héros que je n’arrivais pas à terminé (et triché, aussi…). Alors c’est peut-être un mélange de tout cela qui m’a donné envie d’écrire.



Quel est l’auteur qui aurait pu vous donner envie d’arrêter d’écrire (par ses qualités exceptionnelles…) ?


Ben, aucun. Je ne suis pas de nature jalouse. Et quand j’aime un auteur, je lis tout de lui.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


Je ne m’en souviens pas. Un livre qui m’a beaucoup marquée, enfant, c’est Balles de flipper, de Betsy Byars, que j’avais fait lire aussi à mes parents tellement je l’aimais.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?


A la recherche du temps perdu (t. 6) : La Prisonnière, de Marcel Proust.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


À la Croisée des Mondes, tome 1 : Les Royaumes du Nord, de Philip Pullman.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


Pour rester dans le registre adolescent, Coeur sauvage, de Fabien Fernandez. Un magnifique premier roman.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Madame Bovary, je ne sais si c’est surfait ou pas, mais ce roman m’ennuie, et pourtant j’ai essayé de le relire, hein…



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?


Non, mais j’en cite en exergue de quasi tous mes livres.



En ce moment que lisez-vous ?


A Suspicious River, de Laura Kasischke. 120 journées, de Jérôme Noirez (encore une perle). Ciel , de Johan Heliot (histoire de continuer…)



Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez Invisible de Charlotte Bousquet aux éditions Gulf Stream :


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Connaissez-vous les Petits Champions de la Lecture ? Il s'agit d'un grand jeu national de lecture à haute voix, lancé en 2012 et présidé par Antoine Gallimard. Son objectif : encourager la lecture chez les plus jeunes et rappeler que lire est avant tout un plaisir ! À la librairie Dialogues, comme c'est le cas depuis plusieurs années, nous avons eu la grande joie d'accueillir la finale des Petits Champions de la Lecture pour le nord Finistère, au début du mois. Et cela nous a donné envie d'imaginer un épisode spécial de notre podcast, avec de belles idées de lecture pour les enfants. Jérémy et Amélie, nos libraires du rayon jeunesse, ont préparé une sélection de nouveautés pour les 9-13 ans à dévorer dès maintenant. Bibliographie: - Cruc, de David Walliams (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16662149-cruc-elle-a-tout-mais-elle-veut-toujours-un-c--david-walliams-albin-michel - Crime à Ålodden, de Jorn Lier Horst (éd. Rageot) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20133913-serie-clue-crime-a-alodden-jorn-lier-horst-rageot-editeur - le Plan extravagant de Vita Marlowe, de Katherine Rundell (éd. Gallimard Jeunesse) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18886078-le-plan-extravagant-de-vita-marlowe-katherine-rundell-gallimard-jeunesse - Charles 1943, de Florence Medina (éd. Poulpe Fictions) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20161666-charles-1943-florence-medina-poulpe-fictions - le Berger et l'Assassin, de Régis Lejonc et Henri Meunier (éd. Little Urban) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130420-le-berger-et-l-assassin-regis-lejonc-henri-meunier-little-urban - L'Héritière des abysses, de Rick Riordan (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19855693-l-heritiere-des-abysses-rick-riordan-albin-michel - Les Enfants des saules, de Charlotte Bousquet (éd. Gulf Stream) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18464450-1-les-enfants-des-saules-t-1-les-descendants-charlotte-bousquet-gulf-stream - April et le dernier ours, de Hannah Gold (éd. Seuil Jeunesse) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130359-april-et-le-dernier-ours-hannah-gold-seuil-jeunesse

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Citations et extraits (509) Voir plus Ajouter une citation
Vivez tant que vous le pouvez
Tournoyez, dansez et aimez,
Oubliez donc vos cœurs seulets,
La mort se moque des regrets
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La minuscule chouette entra sans un bruit par la fenêtre ouverte et se percha sur l'étroite barre de bois prévue à cet effet, face au bureau d'Alessio. Elle l'observa en clignant des yeux et poussa un doux chuintement. Il releva la tête vers elle. Un bref sourire anima ses traits las. Il fit le tour de son écritoire, fouilla dans un coffre, en extirpa la friandise attendue et la tendit, paume ouverte, à la messagère ailée. Celle-ci s'en empara avec avidité, laissant au prince tout loisir de saisir l'étui attaché à sa patte. Pas plus grand que le pouce, il contenait un mince ruban de papier couvert d'une écriture trop petite et trop serrée pour être déchiffrée à l'œil nu. Revenant à son secrétaire, Alessio fureta quelques instants avant de trouver ce qu'il cherchait : une énorme lentille. Alors, la plaçant à bonne distance de la missive, il commença sa lecture.
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Les dernières manœuvres terminées, la trirème s'éloigna. Massée sur l'embarcadère, une petite assemblée assistait au départ du magnifique navire. Sa figure de proue élancée, sculpture d'écume et de bois gris, évoquait une jeune vierge sortant des flots. Ses voiles, comme la bannière argent et nuit de la principauté d'Arachnae, claquait dans le vent. Mouettes et goélands saluaient son départ ; leurs cris moqueurs avaient remplacé les olifants accompagnant le noble cortège et les discours d'adieux, officiels et froids. Le spectacle des trois rangs de rames s'élevant et se baissant au même rythme était hypnotique ; plusieurs personnes comptaient, à voix basse, la cadence régulière.
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Le nombre d’animaux sauvages condamnés à mort juste parce qu’ils sont apprivoisés est hallucinant. Et c’est toujours la même histoire : renard, sanglier, chevreuil, ils sont recueillis blessés, vivent leur vie aux côtés de celui ou celle qui les a sauvés ; et puis un jour, les autorités découvrent leur existence au détour d’une indiscrétion des voisins ou d’une dénonciation et les condamnent à mort. Pour punir leurs humains, hors la loi d’avoir été humains, justement. De s’être montrés coupables de sensibilité et d’attachement. C’est dégueulasse. Absurde.
(page 103)
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Je sais par expérience que l’opposition frontale, même si elle soulage à court terme, ne mène à rien. Je sais aussi qu’à force de concessions, on finit par oublier ses propres valeurs.
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Non. Je ne regrette pas d’avoir dit la vérité. Les non-dits, ça ne mène à rien si ce n’est à la rancœur et à la colère.
(page 137)
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Je comprends qu’il vient de me dévoiler l’origine de cette première blessure ; Une blessure qui l’a affaibli avant que la voiture ne le percute.
Je soupire. J’ai mal pour lui. J’ai mal pour moi.
Je ne sais pas comment dire… J’ai mal à l’humain, surtout. Quand est-ce qu’on arrêtera de détruire au lieu d’apprendre à aimer ? Quand est-ce qu’on arrêtera de détruire au lieu d’apprendre à partager ?
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Nola entra dans son échoppe. Comme toujours, les effluves de cuir, d'encre et de papier la rassurèrent. Le chat fila au fond de la pièce, là où elle gardait, dans un gros bahut de bois peint, quelques provisions et une jarre soigneusement fermée. Il miaula jusqu'à ce qu'elle lui donne de la viande séchée et une coupelle d'eau puis, rassasié, grimpa sur le coffre, se roula en boule et ferma ses grands yeux d'or.
A peine était-elle installée que la clochette tinta, annonçant un visiteur.
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Il y a une Clara qui n’est ni défaitiste ni blasée, capable de voir la beauté autour d’elle, capable de croire en ses rêves et de prendre le risque de les rendre possibles.
Dreamer (nom qu'elle a donné au loup) serait-il venu jusqu’à moi, sinon ? Il a réveillé en moi l’envie de vivre et de partager, d’avoir confiance en l’autre et surtout d’avoir foi en moi.
(page 112)
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On est dans une vallée paumée, en France. Je n’ai ni flingue à la ceinture ni cigarillo au coin des lèvres. Je ne suis pas ici pour régler mes comptes avec de vieux ennemis ou venger un fiancé/père/frère assassiné. Je suis là parce que je n’ai nulle part où aller.
(page 9)
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