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Critique de nadejda


« Nul n'entre dans ma chambre sans qu'un rayon de ma vie intérieure ne s'avance au-devant de lui. J'ai arraché ma conscience à la tyrannie du cadran. » p 37
Ces pages de journal ne sont pas composées d'anecdotes sur sa vie quotidienne ou sur les évènements qui se produisent autour de lui. Mais il ne se tient pas à l'écart du monde, oublieux des évènements tragiques de ces années sombres (1939-1942) qui réapparaissent au cours de ses notes (par exemple page 87 où après avoir fait allusion à Hitler et Marx il conclut « Tout devient sérieux. Pour continuer à être, il faut se battre. »)

Ces notes sont à la fois poésie, philosophie, analyse de ce que représente et est à ses yeux l'écriture. Il pousse la pensée et son expression jusqu'à en atteindre l'extrême pointe dans une haute exigence, pour que le lecteur le rejoigne en devenant plus vivant.
« Je voudrais n'avoir que des pensées capables de fleurir et également capables de parler à l'homme avec tous ses sens ; si bien que chaque minute de sa vie l'enrichisse de toutes celles qu'il a vécues au lieu de l'en séparer. p 78

Joë Bousquet nous bouscule, nous poussent dans nos retranchements et on a parfois du mal à le suivre car s'il emploie des mots simples, usuels, ceux-ci reprennent en lui tout leur sens, retrouvent toute leur substance. Il espère nous faire subir un retournement en nous touchant et conduire son lecteur au questionnement et au doute.
Il faut revenir, lire et relire avec tout notre coeur et notre attention certains passages et s'ils restent obscurs peu importe, ils s'éclaireront plus tard lorsque nous serons plus réceptifs.

 « La poésie ne doit rien ajouter à la vie de l'homme même, elle est l'homme même, moins les résistances qui l'empêcheraient de descendre en lui-même où est la source des choses.
Il ne s'agit pas d'agrandir l'âme de l'homme mais de la rendre plus présente, elle que son immensité désespère. Car elle est solitude et ignorance de l'amour et tend à se connaître dans les lieux où la solitude est amour et enveloppée de nulle part, d'inaccessible. La poésie est faite pour apprendre aux hommes ce qu'ils sont sans le savoir. » p 66

Si ce livre, cet homme exige beaucoup de son ami lecteur, le lire et le relire récompense aussi au centuple.
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