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Critique de CelineChaix


Tout d'abord, merci à Babelio et aux Editions La nage de l'Ourse pour m'avoir adressée ce livre dans le cadre de masse critique.
Il s'agit du témoignage d'un agriculteur à la retraite et de pistes de réflexions pour faire évoluer sa branche d'activité. L'auteur se concentre exclusivement sur l'arrivée des pesticides dans l'agriculture et leurs conséquences sur la biodiversité. "Quelle agriculture pour demain" s'interroge sur une agriculture sans produits phytosanitaires.
André BOUTTEAUD évoque tout d'abord la transformation de son travail au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'état comptant sur son secteur pour nourrir la France alors dépendante des importations d'aliments. Il souhaite aussi, et cela n'est pas évoqué, inverser le solde de la balance commerciale dans ce domaine, autrement dit, que la France exporte des denrées alimentaires.
S'en suivent l'accroissement de la production et des rendements. Ne sont pas abordés les nécessaires investissements massifs et leurs corollaires, les emprunts bancaires massifs qui ont permis l'essor de la production mais l'ont aussi rendu obligatoire puisqu'il fallait bien rembourser les prêts.
Afin d'aider les paysans dans ce défi, les industriels fournissent engrais et nouvelles variétés de matières premières plus productives mais plus fragiles. Les produits phytosanitaires, autrement dit pesticides en langage plus honnête (oui, car rappelons que le suffixe -cide signifie "tuer" en latin) envahissent le marché et quelques années plus tard surviennent les décès et maladies d'agriculteurs et de riverains.
Après la genèse et les faits étayés par de nombreux exemples sur notre territoire, l'auteur aborde les solutions.
L'évolution du secteur passe par les producteurs via la limitation des intrants (pesticides), l'allongement de la rotation des cultures et la prise en compte de la vie microbienne. Elle implique également les chercheurs et ingénieurs, charge à eux d'inventer de nouvelles méthodes et machines. Et enfin, le consommateur se doit de modifier son comportement: accepter d'acheter des fruits et légumes à l'aspect imparfait, la perfection n'étant rendue possible que par l'usage de pesticides, et s'intéresser à ce qu'est un agriculteur, ses contraintes.
Ce documentaire ne met pas l'accent sur les raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés à une telle absurdité: l'homme doit subvenir aux
besoins de l'homme mais pour pouvoir le nourrir, il doit détruire la nature qui produit la nourriture.
La question posée par le titre génère une autre réflexion: on ne peut pas passer outre les conditions de rémunération de ses hommes et femmes qui ne se sont pas vraiment améliorées au fil du temps. L'auteur évoque peu ce point et les façons d'y remédier. Notons que les conditions de travail ont elles évolué puisque la modernisation des techniques a allégé la charge de labeur.
Le livre aborde un peu la scission encore existante entre ville nourrie et campagne nourricière et pourtant, pour changer, l'agriculture a besoin d'un regard différent sur son monde. Néanmoins, il précise bien que des solutions existent. Les gens commencent à prendre conscience que tout a un prix: un beau produit coûte à la nature et quand il est vendu au dessous de son prix de revient, cela coûte à au producteur qui le paie d'ailleurs parfois de sa vie. Mais il semblerait que l'évolution aille dans le bon sens, ne perdons pas espoir, ce témoignage en est la preuve, il essaie de faire bouger les lignes.
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