C'est un roman court mais très dense, très intense. Il me laisse l'impression d'un western cévenol. J'ai également pensé à
Georges Simenon en le lisant : j'y ai retrouvé la même tendresse dans le portrait de personnages "hors normes". En l'occurrence, Gus, vieux garçon qui vit seul avec son chien dans une ferme, qui se revendique fièrement "paysan" et non pas "agriculteur", et qui veille avec soin sur ses vaches et sa terre. Ses rapports sociaux se limitent à l'entraide avec son voisin paysan le plus proche. Sauf que... tout à coup, de drôles d'évangélistes apparaissent dans le paysage enneigé, et aussi d'étranges traces de pas, et puis des taches d'un rouge bouleversant. La quiétude de Gus est perturbée, d'autant que son voisin devient bizarre lui aussi, et il repense à son enfance et ses parents -et ce n'est ni gai, ni joli.
J'ai été envoûtée par ce récit réaliste, touchant et énigmatique. Et j'ai aimé la façon dont l'auteur évoque le monde paysan : avec dignité, pudeur et respect. C'est le genre de roman "pur", qui décrasse la tête par son style et son histoire implacables. Et ça fait du bien.
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