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Critique de lalahat


Hope Clearwater travaille dans un centre de recherche sur les chimpanzés, au coeur du parc national de Grosso Arvore près de Brazzaville. L'esprit y est très colonial. On est au Congo, entre brousse, jungle et plages du littoral. le pays, instable, connait la guérilla, avec violences de groupes armés.

C'est Hope, la narratrice. Elle livre ses réflexions introspectives sur son travail, ses rapports avec l'équipe du centre, son passé et sa relation avec John Clearwater. Pourquoi William Boyd a-t-il choisi de nommer son personnage Hope Clearwater ? Hope n'a rien d'une optimiste résolue et Troublewater conviendrait mieux à son caractère tourmenté. Mais j'ai moi-même une aïlleule qui, bien qu'obèse, s'appelait Lemaigre...

Hope consacre ses observations à un petit groupe de chimpanzés qui vit en marge de leurs comparses , qu'elle soupçonne de cannibalisme. Elle-même indépendante et solitaire, se tient en retrait de la communauté de chercheurs.

Le personnage de Hope est complexe. Je l'imagine un peu dans le genre d'une Mrs Robinson. Elle semble désabusée et cynique, même lorsqu'elle retrouve son amant, Usman Shoukry, pilote égyptien, en proie à un sentiment jalousie lorsqu'elle est confrontée au travail de son mari, mathématicien, qu'elle ne comprend pas et qu'elle supporte difficilement, mais se montre malgré tout possessive à son égard. Jalouse, elle l'est aussi de son amie Meredith, jolie fille qui soigne son apparence. Elle peut se montrer provocatrice parfois. Elle souffre d'alcoolisme, tentative illusoire d'échapper à son insatisfaction. Elle se révèlera toutefois étonnamment forte.

L'écriture de William Boyde rend bien compte du trouble de sa protagoniste. Il n'a pas découpé son texte en chapitres, mais le livre d'une traite, comme le flux de pensée débordant et ininterrompu de son personnage. Il imprime toutefois un rythme à son récit en y insérant régulièrement des passages en italique, titrés, qui ont un caractère scientifique, soit en rapport avec la recherche de Hope sur les chimpanzés, et ses observations, ou avec les mathématiques de John Clearwater. Souvent, les choses se superposent avec le vécu de Hope.

William Boyde ménage une sorte de suspense et de mystère autour du passé de Hope, et de sa découverte de cannibalisme chez les chimpanzés, contestée par ses supérieurs. On pressent un drame dans son mariage d'une part, et un autre qui menace Grosso Arvore, d'autre part.

Brazzaville Plage est un roman très dense, qui comprend plusieurs fils narratifs, et beaucoup d'éléments de mathématiques mis en rapport avec la vie de Hope, et plus largement la condition humaine. le lecteur est invité à faire plusieurs lectures en parallèle. de prime abord désagréable, le personnage de Hope est plutôt sympathique et pathétique lorsqu'on referme le volume. A travers ses péripéties, elle a beaucoup évolué. Les 368 pages conduisent à une fin apaisée.
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