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Critique de caro64


"Les orages ordinaires ont la capacité de se transformer en tempêtes multi-cellulaires d'une complexité toujours croissante". 
La citation choisie par W. Boyd en introduction de ce roman le résume à merveille. C'est la bourrasque (pour le moins) !

Londres. Adam Kindred, jeune climatologue fraîchement revenu des Etats Unis, voit sa vie basculer alors que tout semblait "sous contrôle" : un entretien d'embauche, prometteur, un repas sans prétention et sans problème dans un sympathique restaurant italien, quelques banalités échangées avec son voisin de table, un certain Docteur Wang, immunologue, apparemment. Mais ce presque inconnu oublie des documents qu'obligeamment, Adam va vouloir lui rapporter... A partir de cette bonne intention, tout va dérailler. Dans son appartement laissé ouvert, Wang agonise, assassiné, un homme s'enfuit, Adam aussi, paniqué parce qu'il l'a vu, lui échappe. Témoin d'un meurtre, il en devient ainsi le suspect principal en même temps que la proie du véritable tueur peu diplomate. Alors, pour sauver sa peau, il fait disparaître toute trace d'identité : passeport, cartes de crédit, téléphone portable, jusqu'à rejoindre la foule des marginaux et des sans-abris qui peuple les bas-fonds de l'East End. Recherché par la police , il n'a d'autres issue que de se fondre dans la masse pour mener sa propre enquête.

William Boyd nous offre un très bon roman aussi bien par sa forme que par son fond. Il adopte les mécanismes du thriller pour mieux les détourner et nous déconcerter, notamment avec ce narrateur omniscient décryptant tous les événements pour mieux nous guider… le tissu social anglais est abordé dans toute sa complexité au travers de personnages secondaires très travaillés. Avec Orages ordinaires, William Boyd nous montre l'étendue de son talent, sa virtuosité à mélanger thriller et roman de société où un individu, en quête de son identité et de son innocence, survit grâce aux sans noms de notre système, dans une ville tentaculaire où leur disparition n'inquiète plus personne. Intelligent, prenant, d'une écriture précise, pleine d'ironie et d'humour, on se laisse très vite prendre par cette dégringolade qui semble sans fin.Bref, un roman passionnant et captivant : William Boyd maîtrise ses sujets d'une façon remarquable.
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