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Critique de Rodin_Marcel


William Boyd "Orages ordinaires" – Seuil, avril 2010 (ISBN 978.2.02.100103.7) (titre original anglais : Ordinary thunderstorms, 2009).

A la première lecture, juste après sa sortie, ce roman m'avait laissé une impression positive : un auteur confirmé, une intrigue bien construite, des personnages solidement plantés, une trame classique, revisitée à la lumière des derniers développements technologiques.
Un universitaire aisé (nous sommes dans le monde anglo-saxon) se retrouve inopinément impliqué dans une affaire de meurtre dans le Londres d'aujourd'hui, pourchassé par un tueur à gages, recherché par la police, obligé de plonger dans une clandestinité complète et misérable pour espérer s'en sortir. Sans le savoir, il a mis le pied dans une affaire de création de médicament impliquant de grands groupes pharmaceutiques prêts à tout pour profiter d'un brevet.

L'intérêt de ce texte réside sans doute dans sa façon de souligner deux points qui lui confèrent une certaine originalité par rapport au traitement classique de ce thème de l'innocent, coupable par erreur.
Primo, l'auteur montre comment, dans la société actuelle quadrillée par l'informatique de réseau, un individu peut cesser d'exister socialement dès qu'il cesse de recourir aux moyens électroniques espionnant tout un chacun (carte de paiement et compte bancaire, carte de téléphone et de transports, organismes de soins etc – voir chapitre 23, pages 209-210).
Secondo, en mettant en scène un universitaire, l'auteur montre comment le tueur à gages, un ancien militaire des services très spéciaux dans les conflits du Moyen-Orient, est totalement désorienté par les réactions atypiques de sa proie, qu'il ne parvient finalement jamais à localiser. D'ailleurs, le fugitif se servira d'une arme d'intellectuel pour détruire ses poursuivants en provoquant leur banqueroute boursière.

Pour le reste, le récit est malheureusement affaibli par des invraisemblances criantes, par une idylle à l'eau de rose avec la fliquette de service (véritable manie des auteurs récents), par une description trop appuyée des turpitudes des grands groupes pharmaceutiques. Dommage.

La relecture s'avère fort décevante : le thème le plus intéressant (cette disparition des réseaux télématiques) n'est finalement qu'effleuré, et le reste se relit fort poussivement en raison de multiples longueurs verbeuses… Déception.
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