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Citations sur Le lac des loups (2)

Arrivé en courant, Bagou, le boxer de Robert se positionne devant le lac et en sillonne le bord nerveusement tout en regardant vers le large. C’est à ce moment qu’elle aperçoit une toute petite main sortant des flots puis coulant à pic. D’instinct, le chien se lance à l’eau en aboyant. Gabrielle sent son cœur se resserrer comme s’il était comprimé par un étau.


— Oh, mon Dieu! se dit-elle avec horreur. Non, pas ça! Restez dans la chambre, crie-t-elle à ses enfants.


Elle ouvre la porte à la volée et dévale l’escalier extérieur le plus vite qu’elle le peut. Ses jambes tremblent. Le battement de son cœur résonne jusque dans ses oreilles. Angoissée, terrifiée même, elle court jusqu’à la plage, retire ses chaussures en catastrophe et s’élance à grandes enjambées dans l’eau peu profonde avant de poursuivre son périple à la nage. La température y est si basse qu’elle en a des crampes dans les mollets. Elle se rend jusqu’au second quai, se hisse dessus et, en compagnie du chien, scrute intensément les eaux. Bien que le lac soit clair, l’obscurité empêche d’en voir le fond. Elle a beau chercher partout, elle ne voit rien… pourtant, elle est sûre que quelqu’un s’y trouve…


— Flic flac!


Le clapotis vient de sa droite. En se retournant, Gabrielle aperçoit des sillons… dans la section plus au nord où de gigantesques algues envahissent le sol et remontent jusqu’à la surface, mesurant, par le fait même plusieurs mètres de long. C’est justement dans cette direction que Bagou concentre son regard. Il n’y a pas d’autres solutions… Elle plonge. La froideur de l’eau dans cette portion du lac est saisissante. Dès les premiers instants, Gabrielle sent le danger. À chaque mouvement qu’elle fait, les algues gluantes et glissantes s’enroulent autour de ses bras et de ses jambes comme si elles tentaient de l’aspirer vers le fond. La karatéka regarde partout autour d’elle, mais elle ne voit que les plantes aquatiques. On dirait qu’un mur vert et brun se forme autour d’elle. Rapidement, elle manque d’air. Elle entend les aboiements du chien qui refuse de plonger dans cette partie du lac. Elle regagne le quai pour replonger.


Cette nouvelle tentative s’avère encore plus pénible. Cette fois, les algues se glissent autour de son cou et se resserrent. La panique la gagne. Son cœur bat trop fort et ses poumons réclament plus d’oxygène. De peine et de misère, elle remonte à la surface, haletante, en se débattant frénétiquement pour se dégager. Le boxer tire sur sa manche pour l’aider à se hisser. « Je n’y arriverai pas », se dit-elle avec désespoir. Mais elle sait qu’elle n’a pas le choix. Elle n’a pas le temps de retourner chercher du secours à l’auberge. Le délai serait trop long. Elle doit y retourner. Devinant l’urgence de la situation, Bagou la pousse avec son museau. Elle respire profondément à quelques reprises pour se calmer puis replonge. Elle est épuisée. Ses poumons brûlent. Encore une fois, les algues s’enroulent autour de ses membres et de son cou. Elles s’agrippent à ses cheveux et l’empêchent d’avancer. Elle a l’impression qu’elles se sont multipliées. Leur texture visqueuse ne permet pas de s’y agripper. Si Gabrielle en serre une dans ses mains, elle sent les feuilles poisseuses se dissoudre et il ne reste qu’une tige glutineuse qui lui lacère la peau. L’eau se brouille de plus en plus. Bientôt, on n’y verra plus rien.


Dans la chambre, Mathieu et Alice sont rivés à la fenêtre, angoissés par ce qui est en train de se produire. La pénombre voile leur vision. Seuls les rayons de lune leur permettent d’entrevoir les plongeons successifs.


— Maman a besoin d’aide? demande anxieusement Mathieu à son aînée.

— Oui…, souffle-t-elle. Concentre-toi. Prends ma main.

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Marchant près de l’eau avec ses enfants, Gabrielle ramasse
des colimaçons, des coquilles d’huîtres et des roches aux
couleurs particulières qu’elle entasse dans une petite chaudière
rouge au grand bonheur d’Alice et Mathieu. Daphné
s’est jointe à eux.
— Je te sens tourmentée. J’ai trouvé Marc bien distant avec
toi ce matin…
Cette confidence anodine touche la cible. Habituée à
rationaliser ses émotions, la karatéka cherche les mots
pour exprimer le fond de sa pensée.
— Tu sais, des fois, d’en parler comme ça vient, ça permet
de mieux comprendre, de faire le point, l’encourage son
amie.
— Je ne sais pas trop quoi dire. « Ce que l’on se conçoit
bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent
aisément. »
— Ha ! Ha ! Ha ! Angélique l’aimerait cette citation. Je
vais la retenir.
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