AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dannso


Faut-il en rire, faut-il en pleurer ? John Boyne a choisi de nous faire rire sur ce sujet abordé récemment par plusieurs auteurs : l'omniprésence dans la société des téléphones portables et des réseaux sociaux et le pouvoir inquiétant de ceux-ci à déterminer ce qui est bien et ce qui est mal, qui se comporte bien et qui se comporte mal.
J'ai beaucoup aimé la citation d'Umberto Eco qui ouvre le livre :
« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, avant, ne parlaient qu'au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu'aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel. C'est l'invasion des imbéciles. »

Le roman se situe sur cinq jours, cinq jours pendant lesquels on assiste à un certain nombre d'évènements, qui vont conduire à l'annulation de la famille Cleverley. Se faire annuler, vous ne savez pas ce que ça veut dire, moi non plus avant de lire ce livre : cela veut dire que plus personne ne les suit sur les réseaux sociaux, qu'ils y disparaissent.
Comment tout cela a-t-il commencé : Un tweet anodin du père : Georges Cleverley, présentateur vedette à la BBC. Pour tout être capable d'un minimum de réflexion, il parait anodin. Pour les légions d'imbéciles dont parle Eco, il était insultant, transphobe et j'en passe….
La mère est écrivaine à succès : enfin elle avait écrit ses deux premiers livres. Depuis ce sont des prête- plumes qui les écrivent. Les trois enfants ne font pas grand-chose, profitant sans vergogne de la maison et des subsides généreux de leurs parents. L'ainé Nelson est enseignant, dans l'école où il avait étudié et où il continue à se faire persécuter par la même personne, élève également devenu enseignant. La fille Elizabeth est rivée à son téléphone, passant sa vie à la publier au lieu de la vivre, et à insulter via un pseudo tout et tout le monde, sans oublier sa propre famille. le petit dernier, Achille, vu comme un imbécile par sa famille, est peut-être le plus intelligent de tous. Il a trouvé un moyen infaillible de gagner de l'argent.
Et en quelques jours, tout dérape… pour chacun d'entre eux.

John Boyne peint cette famille avec toute la virtuosité qu'on lui connait, insérant dans son récit quelques retours en arrière dont la date correspond chaque fois à la création d'un réseau social, et nous permet de réaliser à quel point tout ceci est récent. En dehors des membres de la famille apparaissent quelques personnages secondaires croqués avec beaucoup d'humour, amant, maitresse, petit ami, psy et ne pas oublier la tortue. J'ai beaucoup ri.
Et si la solution consistait à se déconnecter :
« Je me suis rendu compte que je préférerais ne plus faire partie du monde des réseaux sociaux. À partir de maintenant, je veux simplement profiter de ma vie au lieu de passer mon temps à la documenter. »
J'ai aussi beaucoup réfléchi. Mon utilisation des réseaux sociaux est assez limitée (Babelio), mais effectivement j'y passe un temps certain que je pourrai employer à … lire ?
Cela dit, j'y fais aussi de belles rencontres, virtuelles pour la plupart, mais dans certains cas celles-ci peuvent déboucher sur la dégustation en commun d'un « Bubble tea »
Merci à NetGalley et aux éditions JC Lattès pour ce partage de ce roman d'un auteur que j'apprécie énormément #Lesyndromeducanalcarpien #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          8739



Ont apprécié cette critique (79)voir plus




{* *}