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Critique de Doralex72


En 1943, alors que la Corée est envahie par le Japon, deux soeurs haenyeo – des filles de la mer – vont être séparées à jamais.
Alors que l'aînée plonge comme chaque jours pour attraper du poisson, la cadette attend sur la plage. Hana voit un soldat japonais au loin et elle revient en vitesse pour protéger sa soeur Emi. Pour ne pas que celle-ci soit emmenée, elle la cache et se laisse kidnapper. Hana a alors seize ans, Emi sept ans de moins.
Hana va connaître une vie épouvantable. D'abord violée dans le train qui l'emmène en Mandchourie – comme toutes les autres filles avec qui elle voyage –, elle est ensuite placée dans un bordel où elle va devoir répondre à toutes les volontés des soldats japonais qu'elle doit servir six jours par semaines. Parmi ses tortionnaires se trouve Morimoto, un caporal. Il est le premier à avoir violé Hana et il la veut pour lui seul. Il lui offre de partir, de quitter le bordel, mais pour une vie loin d'être mieux.
Plusieurs décennies plus tard, en 2011, Emi est une vieille femme. Elle est dure, renfermée, et surtout peu encline aux confessions sur son passé, même auprès de ses enfants. Elle se rend à la millième Manifestation du mercredi. Ces manifestations, qui se tiennent tous les mercredis à midi devant l'ambassade du Japon à Séoul depuis 1992 ont un but : obtenir justice du gouvernement japonais pour son système d'esclavage sexuel à grande échelle mis en place durant la Seconde Guerre mondiale. Les victimes, connues sous le nom de « femmes de réconfort » sont toutes ces femmes qui, comme Hana, ont été enlevées et prostituées. Emi, sur les derniers jours de sa vie, souhaite retrouver sa soeur ou tout du moins, découvrir ce qui lui est arrivé. En même temps qu'elle va se lancer dans cette dernière bataille, ses propres enfants et petits-enfants vont être confrontés à une histoire familiale qu'ils ne soupçonnaient pas.
Ce roman est incroyablement dur et pourtant terriblement utile. C'est le premier roman que je lis sur cette affreuse période de l'histoire. Les « femmes de réconfort » n'ont jamais obtenu justice pour leur sacrifice et après toutes ces années, le peuple coréen ne les oublie pas. Ce fut une lecture coup de coeur et très instructive que je ne peux que conseiller.
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