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Critique de Ambages


« Et moi de résumer mon point de vue avec une rare sérénité en vous renvoyant à Paul Valéry : ‘La sottise qui consiste à prendre une métaphore pour une preuve, un torrent verbeux pour une source de vérités capitales, et soi-même pour un oracle, est innée en chacun de nous'. »

Mon extrait préféré ! Révélateur. Je n'ai pas été charmée par la plume de Bradbury. En revanche, le fond est très intéressant. Mais, pour être tout à fait honnête, j'ai essentiellement apprécié les deux premiers tiers du roman -le ping-pong littéraire entre Montag et le capitaine Beatty, un régal- jusqu'au moment où débute la dernière partie. Sans doute parce que j'étais plus dans des schémas et des références connus : « bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de 'faits', qu'ils se sentent gavés, mais absolument 'brillants' côté information. Ils auront l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place. ». Je pouvais suivre plus facilement la crise de conscience de Guy Montag. En revanche, la fin avec l'idée de renaissance dans le feu du Phénix a été plus compliquée pour moi. Je me suis demandée si Montag n'était pas en train de rêver d'un nouveau départ -un rêve aux allures de cauchemars-. A cause de sa blessure ne divaguait-il pas, ne sombrait-il pas dans les limbes. Est-ce que réellement tout partait en fumée ? Est-ce que tout peut recommencer avec la mémoire de quelques uns ? Est-ce juste une illusion pour Montag ? Beaucoup de questions me sont venues. Et finalement, n'était-ce pas justement le but de Bradbury... se poser des questions ?

Alors que certains s'évertuent à embraser des esprits avec des leurres pour des cieux meilleurs ; alors que d'autres se contentent d'une information digérée, édulcorée, choisie pour eux ; alors que moi-même je doute de mon objectivité et de mon courage pour réfléchir par moi-même, j'avoue que ce livre fait du bien. Il pousse à l'approfondissement.

«Je ne pense pas par moi-même. Je fais simplement ce qu'on me dicte, comme toujours. » 

Guy Montag, Guy ‘le jour de la lune'. Drôle à y réfléchir d'avoir nommé ainsi ce pompier : Montag comprenant que de toute manière le soleil brûle tout et illumine par la même occasion la lune -qu'on ne pourrait voir sans les flammes- Bradbury donne à son personnage la lumière du soleil pour être vu ...et pour voir. Enfin saisir le monde dans lequel il vit, respire et flambe. Un livre pas comme les autres, un pompier pas comme les autres.
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