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Critique de cami_mondo


Cher Montag,

Tu as pendant des années partagé une jubilation incendiaire avec tes collègues pompiers, et brûlé des milliers de livres, ainsi que tous ceux qui en détenaient sans te poser de questions. Tu étais comme anesthésié, un pantin désarticulé, que cet état totalitaire a manipulé à son gré.

Ta rencontre avec la jeune Clarisse t'a, semble-t-il, chamboulé. Quelque chose s'est éclairé en toi. Tu as commencé à comprendre que les pompiers n'étaient à l'origine pas là pour mettre le feu, mais plutôt pour l'éteindre. Tu t'es interrogé sur cette femme, Mildred, ta femme, celle qui partage ta vie et dont tu ne sais pas grand chose. « Elle écoute les murs » diras-tu d elle. Aujourd'hui, on dirait qu'elle regarde les Marseillais !

Et puis, un jour, la moutarde (ou devrais-je dire le pétrole) t'est montée au nez et tu as explosé ! D'un jour à l'autre, tu as décidé de te rebeller. Que cachent les livres ? Qu'ont-ils de si puissant ? Tu as repris le pouvoir de ta vie et tu as décidé d'ouvrir l'objet du délit : un livre ! Et tu as lu, et ton âme s'est réveillée après un si long sommeil.

Bon, ce changement a été très radical et, on doit dire, que tu es un homme plein de surprises, qui passe du tout au rien. Accrochez-vous lecteur, Montag ne passe pas par quatre chemins et ne donne pas toutes les clés, il faut s'y faire et lire entre les lignes !

Mais Cher Montag, si tu étais si pressé, c'est que tu n'avais plus de temps à perdre. Encore aujourd'hui, tu nous livres un message important. L'image omniprésente et incessante n'est qu'un ersatz du bonheur. La culture est annihilée, oubliée, mise sur le banc de touche. Sans liberté de penser, sans imagination, sans littérature, nous dérivons vers un monde contrôlé par le technologie et l'uniformité, et nous finirons, sans doute, dans l'état de Mildred au début du roman...

Mon Cher Montag, même si tu as un peu vieilli, je te remercie pour cette mise en garde qui fait froid dans le dos...
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