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Critique de OnIstanbulRooftop


Imaginez une seconde qu'à tout moment, un pompier puisse débarquer chez vous, alerté par votre voisin. Imaginez qu'au lieu de tenter de sauver votre vie que vous ne saviez même pas en péril, ce voisin bien-intentionné appelle en réalité pour vous dénoncer. Imaginez qu'il ne vous reproche pas de faire trop de bruit ou de bouger vos meubles en pleine nuit, comme tous les voisins obtus et râleurs, mais qu'il trouve tout simplement que vous lisez trop et que, comble du blasphème, vous ne regardez pas assez la télévision qui, jour après jour, crache son lot de bêtises à notre attention.

Imaginez que l'équipe de pompiers qui se déplacera chez vous, sirènes en alerte, pleine de bonne volonté, ne soit en fait là que pour brûler vos livres bien-aimés, toute cette bibliothèque qu'une dictature mal intentionnée vous aura obligée à soigneusement cacher sous votre lit.

Avec Farenheit 451, Ray Bradbury touche ici au coeur de notre démocratie, celle qui nous permet de pouvoir lire, ou pas, et de lire tout ce qui voudra bien nous tomber sous la main, merci bien. D'entrée de jeu, sans faux semblants ni détours inutiles, l'auteur nous plonge dans ce monde macabre où les pompiers se déplacent, leurs lances pleines de pétrole, prêts à faire jaillir la petite étincelle qui mettra le feu à notre liberté de pensée.

Mal à l'aise, le lecteur l'est plus d'une fois, face à la prise de conscience du personnage principal, d'abord, face à ses questionnements, ensuite, face à son entourage personnel et professionnel formaté, enfin. L'écriture est fluide, imagée, travaillée : un triptyque qui, à lui seul, mérite qu'on s'attarde sur ce classique de la littérature.

Force est de constater, pourtant, que Farenheit 451, qu'il me tardait de lire, est loin d'être un coup de coeur. Si l'écriture est imagée, elle manque cruellement de détails ; dommage pour un bouquin qui donne vie à une société futuriste ! Contrairement à 1984 de Orwell, qui reste pour moi l'incontournable du genre, Farenheit n'a pas réussi à me mettre mal à l'aise au point de ressentir une empathie excessive pour le personnage principal. J'ai eu le sentiment désagréable de rester à la surface de l'histoire, et de son émotion ; une énorme frustration, donc, malgré quelques moments de tension fort bien retranscrits.

A lire, toutefois !

(10/26, Challenge ABC 2014 - 2015 - lettre B)
(7/52, Challenge Variétés 2015 - dans la catégorie "Un livre qui se déroule dans le futur")
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