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Critique de Felina


Vitaliano Brancati est un auteur qui glorifia Mussolini à travers une pièce de théâtre. Fasciste convaincu, c'est avec la montée de la guerre, dans les années 1934, qui retourna sa veste - c'est le cas de la dire - et se détacha du mouvement fasciste, horrifié par ce qu'il avait pu écrire précédemment. "Le bel Antonio" - écrit en 1949 et qui reçu le prix Bagutta - est un roman engagé qui permet de découvrir l'âme italienne sous un aspect plutôt humoristique voire sarcastique, autour d'une situation qui pourrait être presque cocasse si elle n'en était pas triste et humiliante.

Le bel Antonio a tout pour lui. En goguette à Rome, il est rappelé dans son village natal par ses parents qui veulent le marié à la belle et riche Barbara. Les deux jeunes gens forment un très beau couple qui en fait rêver plus d'un, jusqu'au jour où, après trois ans de mariage, le notaire du village fait appelé le père d'Antonio pour lui apprendre que le mariage n'a toujours pas été consommé. Incrédulité totale et honneur bafoué, comment le bel Antonio va-t-il vivre ce revirement?

Le roman est paru au cinéma en 1961 sous le même titre, mettant en scène les deux géants du cinéma que sont Claudia Cardinal et Marcello Mastroiani. Tout le monde connaît l'image de macho qui auréole, soit disant, le mâle italien. La virilité est un sujet sensible dans ce pays-là. Vitaliano Brancati s'en donne à coeur joie pour taper là où ça fait mal avec le thème principal de ce récit, qui n'est autre que la non consommation du mariage. Intéressant, mais quelle en est la raison? Rien que ce sous-entendu va bafouer l'amour propre d'Antonio Magnano et de sa famille. Et les commérages vont bon train.

L'auteur s'attaque également dans cette histoire d'insatisfaction, à son fer de lance qui est la lutte contre le fascisme. Il tourne ce mouvement totalitarisme en dérision, sans s'en cacher. Ces deux sujets, qui devaient être extrêmement sensibles à l'époque où Vitaliano Brancati a écrit son roman, n'a pas dû plaire à tout le monde. Pour contrebalancer un peu l'ensemble de sa critique, il insuffle humour et un brin de dérision pour permettre au lecteur de mieux digérer ses attaques, tout en passant un bon moment de lecture. Certaines images sont succulentes, et les situations en deviennent presque grotesques. Mais ces moqueries laissent place à une certaine amertume lorsque le lecteur observe Antonio du coin de l'oeil. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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