Je m'attendais à un bouquin avec un superbe personnage de flic en plein naufrage. C'est vrai et faux à la fois. Certes, il est marqué par le meurtre inexpliqué de Cecilia dont il se sent coupable, mais il a avant tout pour objectif de quitter cette vie de flic où il se sent inutile. Douze ans passés dans un placard, c'est long !
L'autre aspect de ce personnage est qu'il est incompétent. Il n'a pas eu l'occasion de faire ses preuves en tant que policier qu'on le mettait déjà au placard. le résultat est qu'il n'a aucune idée sur la méthodologie à employer pour mener son enquête, qu'il ne sait pas comment agir avec les gens, qu'il ne sait pas quelles questions poser. C'est un paumé sympathique, qu'on aime bien, qu'on imagine bien en grand dadais, et on sent bien l'amour de l'auteur pour son personnage. Mais il n'y a pas que le personnage qui est intéressant dans ce roman.
Il y a cette ambiance village ou petite ville. Sarole, un endroit où il ne se passe jamais rien, un endroit où les gens savent tout sur tout, un endroit où les gens ne disent rien sur rien. Remarquablement traité car non seriné à toutes les pages,
Laurent Brard arrive à nous faire ressentir cette ambiance de surveillance perpétuelle. On a l'impression que les gens sont cachés derrière leurs rideaux à épier ce qui se passe dans la rue, pour mieux répéter au bar du coin ce qu'ils ont vu. D'ailleurs, je me demande si Sarole existe ou si il l'a inventé de toutes pièces.
Alors, bien sur, ce livre n'est pas un chef d'oeuvre. Il y a parfois des redites et à mon goût trop peu de dialogues Mais il y a une vraie qualité pour la description des ambiances et des gens ruraux, de ces habitudes que j'appellerais ancestrales d'avoir de bonnes relations envers ses voisins tout en essayant de savoir un maximum de choses sur eux, de cette curiosité qui peut s'avérer malsaine. de quoi aiguiser ma curiosité pour le prochain livre de
Laurent Brard.
Lien :
http://black-novel.over-blog..