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Citations sur Tous les hommes... (18)

Le Nez de Cyrano était une excroissance de Rabelais sur sa partie est, correspondant à peu près à un nez, délimité à l’ouest, par la rue Ferdinand, et finissant en beauté aux limites est de la ville, avec la place de l’Éternité, allusion au poème de Rimbaud dont je récitai aussitôt la première strophe :
Elle est retrouvée
Quoi ? – L’Éternité,
C’est la mer allée
avec le soleil
C’était un truc que m’avait donné mon maître, dont j’use chaque fois que j’en ai besoin : « Si tu as peur, récite-toi un poème, tu retrouveras le souffle nécessaire pour continuer. »
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Mon maître privilégiait les questions aux réponses. Il disait qu’elles étaient presque toujours mal posées : « Méfie-toi de tous ceux qui prétendent avoir des réponses. Ce sont des charlatans ou des imbéciles. Consacre ta vie aux questions et tu obtiendras tes réponses. »
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Il y a des mots qui marquent au fer rouge : mon maître fit de moi un homme au moment où il les prononça.
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L’amour préexiste comme une terre lointaine entraperçue, une vague silhouette dans un désert aride.
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Je me posais alors tant de questions. Moi, Astide, de mon nom d’ulysse, Berrichon par mon père, Sénégalais par ma mère, allant sur ma vingt-huitième année, d’une taille d’un mètre quatre-vingt-cinq, les yeux gris tirant sur le vert, mince à faire peur, allais-je un jour connaître cette folie des hommes ? Ulysse me prenait tout, sans rendre autre chose qu’un certain prestige, et un léger vertige. La fuite permanente, jusqu’à la fin, était-ce cela nos vies ? Que fuyions-nous à voyager ainsi sans relâche ?
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Nous avions peu de temps. Nous allâmes directement trouver Alfred à son garage, situé dans la banlieue sud de Rabelais. Il nous fallut près d’une heure trente pour traverser la capitale et franchir la ceinture des Singes-en-Hiver, le périphérique sud de la ville. Nous parvînmes dans la zone industrielle Michel-Houellebecq, faite d’entrepôts et de quelques habitations, de blocs de bétons noircis et d’enseignes criardes, de sandwicheries, bars, supérettes minables mais fort utiles dans ce coin délaissé.
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Je ne pouvais m’empêcher de sourire : ce sacré Alfred avait réussi à déstabiliser tout un empire, lui, le centaure qui n’était rien ou presque, lui, laissé pour mort sur le tarmac, lui accroché à son idéal et qui s’y tenait malgré tout, malgré tous. Il était devenu quelqu’un : nous l’avions pris pour le cyclope face à Ulysse, mais il était bel et bien Ulysse, le rusé Ulysse !
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Notre Fédération, dont le contrat social reposait sur l’autonomie des planètes, sur l’énergie à bas coût, sur les castes innervant les quatre-vingt-quatre planètes, sur tant d’autres équilibres subtils en tenant qu’à un fil, n’avait pas vu venir ce problème : les centaures avaient toujours constitué un angle mort dont le poids n’avait fait que croître. Nous les avions manipulés, déplacés, utilisés comme de vulgaires objets. Et l’un d’entre eux avait choisi de dire non, menaçant les fondements de notre communauté. Les coups de fouet ne suffiraient plus à les mater. Les propriétaires de Protos remettaient en cause l’instruction qui leur avait donné de mauvaises idées. L’ignorance était le meilleur des antidotes contre la révolte.
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René Char ! Les Feuillets d’Hypnos constituait mon livre de chevet, comme beaucoup d’entre nous. En cas d’épreuve, les maîtres ulysse nous conseillaient d’en lire un à deux poèmes chaque soir.
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Ma vie était un huis clos : le quotidien se répétait, monotone, avec deux êtres que j’aimais, mais qui n’avaient ni mon âge ni mon histoire. Mon maître jouait son rôle, affable, sévère parfois, maintenant la même distance depuis mon tout premier jour. Et Alfred, hé bien Alfred, c’était Alfred. Nous nous amusions bien, mais il était si différent que je ne pouvais être aussi proche de lui que je le souhaitais. Le dernier incident sur Harar l’avait prouvé. J’avais lu un peu de Verlaine pour me remonter le moral. Ses vers étaient propices à la rêverie, et à une forme de joie. Ses poèmes étaient aussi légers qu’une feuille flottant dans le vent : Verlaine ? Il est caché dans l’herbe, Verlaine.
Renoncer à mes rêves de rencontres interplanétaires, à l’amour, et à quoi d’autre ? La vie d’ulysse était-elle un éternel renoncement ? Ou était-ce notre lot à tous, dans l’espace comme sur Terre ? Nous entamions la traversée de la spirale, et glissions doucement de l’endroit vers l’envers, de l’envers vers l’endroit, dansant la valse avec les ombres. Emmanuel Latrub raconta qu’il eut une révélation en lisant les dernières phrases de Molloy, un roman de Samuel Beckett, dans son jardin, à l’ombre d’un figuier : « Alors je rentrai dans la maison et j’écrivis, Il est minuit. La pluie fouette les vitres. Il n’était pas minuit. Il ne pleuvait pas. » L’Univers n’était qu’un trompe-l’œil : il était infini disait-on, un mot commode pour dire qu’on ne le comprenait pas.
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