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Critique de Liboveok


Comme il est dur de rendre justice à un livre pareil. Tout ce que je peux vous dire pour vous convaincre c'est qu'on ne sort pas indemne de cette lecture. Et quand je parle de lecture, c'est bien plus que de simples phrases lues. C'est vivre ce que l'on lit et le ressentir comme si on y était. C'est connaître de la tristesse, de la colère et de l'impuissance.

Si j'aime parler de l'intrigue en général au début de mes avis, ce n'est pas ce que je ferais ici. Il me faut vous parler surtout de mon ressenti. Un ressenti viscéral qui nous tient en haleine et nous fait aimer nos personnages.

Les personnages sont atypiques. Ils ont chacun un sens de la moral et un caractère bien à eux qui d'ailleurs n'échappe pas à leur rôle dans l'histoire. Vangelis est un Ulysse, il est chargé du maintien de son cargo et du transport de l'hélium pour la fédération. Avec lui, le fameux Astide, narrateur du roman. Il l'est apprenti loyal. Et enfin Alfred, celui qui fait que sans lui, cette histoire et mon ressenti ne seraient pas.

Considèré par la société comme un animal, il agira comme tel. Uriner, fracasser, montrer les dents... Tout ce que pourrait faire un chien, il l'a déjà fait. Mais grâce à l'amour de ses deux compagnons, il connaît aussi la lecture, l'écriture, les bonnes manières... Et alors survient une question primaire : n'est-ce pas en traitant les autres comme des sous-espèces qu'ils deviennent alors l'image qu'on voulait se faire d'eux ?

Au fil de l'histoire, on nous apprend que la réponse est très probablement oui. Après une énième action à l'encontre de certains principes, Alfred sera rejeté par l'être qu'il aimait d'un amour inconditionnel. Loin de ceux qu'il considérait comme sa famille, il va donc se questionner sur son horrible condition et celle de ses compaires Centaures. Une situation qui d'ailleurs nous prend aux tripes, nous maintient en haleine et va même jusqu'à nous faire serrer les dents de colère, trépigner d'injustice et pleurer de tristesse.

Car si Emmanuel Brault est doué pour une chose c'est bien sa plume et la force de ses mots. Il sait nous faire ressentir tous les malheurs d'une telle situation. Il nous fait prendre part à cette révolte et nous donne nous aussi envie de crier à l'injustice.

En dépit de cette ode à l'amour et à la révolte, grâce à sa plume absolument incroyable et bien maîtrisée, Emmanuel Brault nous dépeint également un background de sf vraiment très intéressant. La France a fondé la fédération, cette entité à la tête de tout ce transport mais aussi de tout ce malheur autour des centaures. Critique d'une société hypocrite ? Reflet d'un vécu Afro-American ? Tout ce que je peux dire c'est qu'il y a certaines similitudes entre notre monde et le leur et que ça paraît criant de vérité et de douleur.

Pourtant, il réussi à nous montrer que derrière cette impuissance se cache aussi le plus beau sentiment qui existe : L'amour indéfectible entre un trio d'hommes qui ne se comprend pas toujours mais dont le sentiment reste intarissable.

Je tiens vraiment à remercier Mnemos et leur collection Mu de m'avoir fait confiance et de m'avoir permi de lire ce magnifique livre. J'espère qu'il saura vous happer et vous transporter. Vous faire ressentir autant voir plus que ce que j'ai ressenti en le lisant. J'espère que vous l'aimerez et que vous serez séduits par l'incroyable plume d'Emmanuel Brault. Pour dire j'ai jamais autant noté des citations que pendant cette lecture !
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