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Critique de delphlabibliovore


Roy Braverman fait passer ses lecteurs des bayous de la Louisiane à l'asphalte new-yorkais. Ayant préféré me balader du côté de la Nouvelle-Orléans, je n'ai pas pour autant boudé mon plaisir avec ce nouvel opus, « Manhattan Sunset ».

Dès le début, l'histoire est déstabilisante, plantant une scène sordide dans une casse quasi-apocalyptique. Une enfant y est retrouvée dans un état qui laisse les flics sans voix, eux qui sont pourtant habitués à l'horreur quotidienne. Les dialogues s'insèrent d'emblée dans ces visions de chaos. Dès lors, j'ai été emportée par le roman.

On plonge littéralement dans le décor de cette ville gigantesque. La couverture se révèle d'ailleurs être un personnage du roman à part entière ; solaire tout en étant d'une noirceur absolue. J'ai souvent pensé à l'atmosphère de ces séries américaines montrant l'ambiance de commissariats submergés par la violence urbaine. L'inspecteur Donnelli est un ces anti-héros que l'on pourrait rencontrer dans un épisode de NYPD blues. C'est un personnage désenchanté qui a perdu beaucoup et qui va continuer à souffrir. Il est entouré d'une équipe d'enquêteurs de qualité et poursuivi par... le fantôme de son ex coéquipier mort dans des circonstances assez bizarres. J'ai apprécié de retrouver le schéma du vieux flic désabusé à qui on impose une nouvelle recrue, ce qui renforce mon sentiment d'évoluer dans le cinéma des années 70. « Manhattan Sunset » est aussi une histoire d'amitié au relent de désenchantement.
« Il me semble soudain que New York est une ville où tout le monde baisse les yeux. Ceux d'en bas sur leurs pas pressés, ceux d'en haut pour les regarder s'agiter, sachant que chacun des millions de pas serviles de ceux d'en bas conforte l'emprise et la fortune de ceux d'en haut. Parce qu'il est Américain et qu'on ne se refait pas, Donnelli se demande combien pèse en millions de dollars ce mafieux lituanien au sourire de squale. »

Roy Braverman sait mélanger des faits d'actualité avec la fiction. Il glisse habilement des allusions à la réalité dans la trame de son récit. Donnelli doit résoudre l'affaire de la gamine et faire face à un autre crime le touchant plus personnellement. Cette fois, c'est l'ADN de l'Hudson qui coule dans les veines de Roy Braverman. Et comme il m'avait fait visiter La Nouvelle-Orléans, il m'a fait, dans ce livre, découvrir des quartiers new-yorkais. Il décrit parfaitement bien les lieux des crimes qu'il imagine dans ses romans.
« Donnelli se dirige vers l'entrée de l'Astor Trust Company Building sur la Cinquième. Un immeuble construit en 1927 dans le style beaux-arts d'avant l'Art déco, comme on dit à New York. »
« Manhattan Sunset » m'as prise à la gorge par sa noirceur et le mal-être des protagonistes. le suspense est très présent mais passe après la vie des personnages et l'âme de New York. La fin est un peu trop alambiquée mais ne nuit pas au plaisir que j'ai eu à suivre cette histoire crépusculaire.

Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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