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Critique de Ziliz


Doc Martens, mini-couettes oranges, nombril à l'air et string apparent... C'est qui ?
Ou, si vous préférez : « adolescente gâtée, caricaturant à l'absurde les travers d'une bourgeoisie parisienne coincée entre existentialisme et société de consommation ». Je ne sais pas qui a écrit cette description d'Agrippine sur Wikipedia, mais je me permets de la reprendre mot pour mot, je la trouve parfaite. Ainsi que ces mots sur la série : « Les ados sont dépeints sous les traits de faux rebelles avant tout préoccupés de paraître et de séduction, tandis que les adultes sont souvent des hippies attardés qui veulent garder leur illusion de liberté d'esprit tout en menant une vie étriquée. »

Dans ce sixième opus, place aux élans de spiritualité chez les ados, entre "chamanisme tellurique", "exorcisme tantrique", "culte celtique du solstice", "psychosynthèse charismatique", "training de purification", "roadshow mystique"... L'album s'ouvre sur un échange téléphonique hilarant entre Agrippine et sa copine Bergère Leprince où chacune raconte ses vacances. Description du néant affligeant de vacances balnéaires bourgeoises pour l'une, surenchère dans le spectaculaire pour l'autre, qui est en plein "impulse humanitaire" : « [...] juste un camp de réfugiés sur la frontière du Khudumond... trop dur. Deux sanitaires pour trois mille personnes, on a fait des photos. Et une vidéo des égouts où les gens se noient en s'évadant. On pouvait s'y baigner en option. Je l'ai pas fait, c'était trop cher. On a mangé des mouches frites [...] J'ai attrapé des poux birmans à poil dur qu'on m'a brûlés au napalm. [...] J'ai bu du thé sans que la théière ait été décapsulée devant moi et du Coca Light non bouilli »...

Attention, faut s'accrocher à la lecture, ça pulse, ça délire total, ça part dans tous les sens - déconne non-stop avec un langage imagé, argotique, verlan, vulgaire et/ou djeuns, comme vous voulez, qui fait tourner le manège encore plus vite et donne le tournis - mieux vaut faire des pauses... Surtout que la graphie de Claire Bretécher est un peu ardue à décrypter.
Régal de lecture, mais plus pour les dialogues et les situations loufoques que pour le scénario.
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