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Critique de Vonsid


Il y a plus ou moins invariablement dans tout long cycle (plus de 3 volumes) un moment où la qualité décroît. Après deux premiers tomes d'excellente facture, c'est dans ce troisième que l'on ressent les premiers signes d'essoufflement.

Dès le prologue d'ailleurs, très long et consacré à un personnage secondaire (Inevera) qui, bien qu'important, aurait pu gagner en épaisseur sans qu'il soit pour autant nécessaire de lui consacrer autant de pages dans ce livre. La narration suit le modèle des deux premiers tomes : elle alterne des moments du passé et du présent de certains personnages, les faisant parfois se croiser pour nous faire revivre la même situation d'un point de vue différent. Si cette narration est à l'origine une bonne idée, au bout du troisième livre qui l'utilise elle devient monotone et on se prend d'envie à vouloir avancer dans le récit plutôt que de revenir en arrière. Cette sensation de longueur est renforcée par les passages krasiens utilisant beaucoup de dénominations locales qui finissent par être confuses, à tel point que Peter V. Brett a ressenti la nécessité d'inclure un dictionnaire krasien en fin d'ouvrage.

Mais la chose qui m'a le plus posé problème, c'est que l'auteur tombe dans un travers que je redoute toujours quand je suis en train de lire un livre que j'apprécie : il commet une incohérence qui me sort de l'histoire. Quand c'est sur un point mineur, j'arrive à passer outre, mais dans ce cas c'est sur une question dont on devine qu'elle aura une grande importance dans la suite du cycle. Un personnage se retrouve dans une situation qui, étant donné son histoire et ses compétences, ne devrait pas survenir.



D'ailleurs, ayant commencé le quatrième tome, il est amusant de constater que l'auteur revient sur ce point problématique dès le prologue pour tenter de mieux l'expliquer et de le justifier. Il s'en tire plutôt honorablement d'ailleurs en parvenant à le recrédibiliser, mais j'imagine que s'il s'est senti obligé de le faire aussi tôt, c'est que je n'ai pas dû être le seul lecteur à avoir été déstabilisé à l'issue de ce troisième tome.

Il y a aussi un paragraphe décrivant une relation sexuelle de façon extrêmement crue. Si je ne suis pas aisément choqué et que je conçois que l'érotisme et même la pornographie aient leur place dans la littérature, je n'ai pas compris pourquoi ce revirement alors que le sexe avait été traité jusque-là de façon plutôt distante. Je n'avais pas spécialement envie ni besoin de savoir combien de fois l'héroïne prenait son partenaire dans sa bouche pour réussir à le faire bander par exemple (je reprends ici la façon d'écrire de l'auteur). Si j'ai compris ce qu'il souhaitait apporter en basculant sur un champ lexical salace (un changement de comportement de son héroïne et une plus grande intensité à la scène), personnellement j'ai trouvé que ce n'était pas la meilleure façon de le faire et que ces passages étaient, dans le meilleur des cas, incongrus par rapport au reste.

La fin n'est pas exceptionnelle non plus : on a droit à un cliffhanger facile qui certes maintient le suspense mais n'accorde pas au dénouement l'intensité qu'il aurait mérité.

Malgré ces écueils, je dois dire que mon envie de connaître la suite reste intacte grâce à la qualité de l'histoire développée depuis le début et le charisme de certains personnages (Arlen, Jardir principalement mais aussi Abban, Rojer ou Inevera). J'espère seulement sur les deux tomes restants moins de sorties de route niveau cohérence et une narration plus fluide et directe.
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