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Critique de Malivriotheque


Jean-Paul Brighelli analyse l'état de l'Education Nationale et le niveau des élèves qui passent entre ses mains. le constat est loin d'être rassurant...

Derrière un ton souvent ironico-blasé et de virulentes invectives (la redondance est voulue) à 99% méritées, Jean-Paul Brighelli dresse un constat alarmant et pourtant bien connu de tous les acteurs "subissants" de l'Enseignement en France : cela fait plus de 40 ans que le niveau ne cesse de baisser, parce que les exigences ont volontairement été revues à la baisse par des didacticiens dinosaures ou planqués qui ne veulent pas heurter la sensibilité déjà abrutie de ces pauvres chéris qu'on n'ose même plus appeler "élèves" tant le mot est déjà trop violent (notons dans ce cas la magnifique utilisation du terme langue de bois "apprenant"). Sans parler de l'enseignant devenu "puériculteur général", sortant des écoles sans comprendre/connaître le métier (parfois sélectionné sans avoir le niveau réel) ou muselé par des règles d'apprentissage qu'il sait pertinemment être complètement inadaptables, vaines et ridicules et pour le coup voué à faire des choses simples tant le public ne suit pas, ne cherche pas à suivre, ou à qui on a dit de ne pas suivre.
Sans parler de tous les systèmes mis en place pour justifier le désintérêt et les erreurs commises par les élèves, en entérinant des états tels que la dysorthographie ou la dyslexie et en les qualifiant de pathologies qui demandent une notation adaptée au lieu de les corriger comme c'était encore faisable avant mai 68 où justement on ne cherchait pas à "déranger" ces pauvres petits, aujourd'hui pour beaucoup accompagnés d'AVS dont ils n'auraient même pas besoin s'ils se secouaient un peu la grappe qu'on appelle cerveau. Une pathologie peut se soigner, non ?? Les élèves qui ont des notations et un accompagnement personnalisés lors de leur scolarité n'auront bizarrement pas les mêmes avantages-doudous dans leur vraie vie d'adulte, non ?? Alors pourquoi persister pour ceux qui n'en n'ont pas réellement besoin ?? Sans parler des enfants qu'on qualifie de mono-tâche, soit-disant incapables de faire plusieurs tâches à la fois comme l'a déclaré leur médecin (?) alors qu'ils sont étrangement capables de parler avec leurs camarades tout en faisant des dessins pendant que l'AVS prend les notes à sa place... (Expérience personnelle, ça devait sortir !!)
Le constat pourrait à chaque fois se faire sur plus d'une dizaine de pages, c'est d'ailleurs ce qu'a fait l'auteur qui réunit pour beaucoup ce que tout le monde aimerait cracher en moins d'une minute sans réellement pouvoir se rappeler tout ce qui ne va pas dans ce fichu fatras éducatif français. On peut ne pas être tout le temps d'accord avec lui, mais on peut le comprendre, ce prof qui a vu comme beaucoup d'autres toutes les dérives du système et ses effrayants résultats aujourd'hui.
Je ne suis pas de la génération d'avant 68, loin de là. Mais j'ai pu voir qu'en l'espace de quinze ans, où j'étais moi-même élève avant de passer de l'autre côté du bureau, que le niveau a cruellement baissé, que les exigences étaient faibles. J'ai pu cotoyer ce système à la dérive sur une planète océanique où il n'y a nulle part où accoster, dans lequel les correcteurs des examens ne corrigent plus les fautes d'orthographe, ne sanctionnent pas les erreurs de dates, reviennent à peine sur les grands noms de l'Histoire et de la Littérature et ne s'ennuient guère à mettre zéro sur un exercice où il faut comparer les différences tandis que l'élève a comparé les ressemblances parce que, comprenez-vous, il a "comparé", et c'est déjà vachement bien. A mon époque, on faisait encore des dictées, et certains de mes camarades avaient -60. Aujourd'hui on veut retirer les notes de peur de traumatiser les "apprenants", de peur que les parents poursuivent les enseignants jusque dans le parking du collège ou veuillent porter plainte contre eux pour harcèlement parce qu'ils donnent des devoirs à la maison à leur gamin (du vécu, vous dis-je !!!).
En bref, j'ai apprécié cette lecture, qui réunit les 3/4 des arguments que vous rencontrerez partout, mais qui en distille de nouveaux pour la plupart encore plus sidérants (est-ce pourtant possible ?). Cependant, j'en ai personnellement assez (déjà) qu'on rabâche tout ça tout le temps. le problème, c'est qu'il paraît peu probable que les choses s'arrangent. J'ai prévu pour ma part, si j'ai des enfants, non pas de fliquer les profs et ce qu'ils font, mais de pallier moi-même aux erreurs de la pitoyable Education Nationale dans laquelle je serai pourtant obligée de les placer en mettant des livres annexes à ce qu'ils font dans leurs mains d'élèves, et non d'apprenants. Et s'ils ne bossent pas, pas de dessert. Vous voyez, tout est prévu...!
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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