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3.5/5 (sur 273 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , le 23/09/1953
Biographie :

Jean-Paul Brighelli est un passionné de l’enseignement. Normalien, agrégé de lettres modernes, après trente ans d’expérience en tant que professeur dans les établissements les plus divers – des ZEP aux classes préparatoires – et d’implication dans l’édition scolaire et parascolaire, il a parcouru l’essentiel du paysage éducatif.

Jean-Paul Brighelli est l'auteur ou le co-auteur d'un grand nombre d'ouvrages parus chez différents éditeurs.

On lui doit de nombreux ouvrages pédagogiques destinés aux lycéens et aux étudiants.Il rédige également plusieurs ouvrages, dont des annales, pour les lycéens des séries littéraires et les étudiants de BTS.

Il publie également un grand nombre d'essais sur des écrivains et œuvres littéraires (Sade, Dumas, Maupassant, Malraux, Les Liaisons dangereuses, etc.), sur des sites (Le mont Saint Michel) ou régions géographiques (en particulier sur la Corse), et plusieurs fictions, dont des œuvres érotiques, écrites sous pseudonyme, ainsi que le roman Pur porc.

Jean-Paul Brighelli a été révélé au grand public en 2005, lors de la parution aux éditions Gawsewitch de La fabrique du crétin, premier opus d'une série de quatre ouvrages fustigeant le déclin du système scolaire français au cours des dernières décennies, et cherchant à y apporter des solutions. Après La Fabrique du Crétin en 2005 et À bonne école en avril 2006, il publie Une école sous influence ou Tartuffe-Roi en octobre 2006 puis Fin de récré en 2008.

En janvier 2015, il rejoint Debout la France, le mouvement politique de Nicolas Dupont-Aignan, en tant que délégué national à l'École de la République.

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Jean-Paul Brighelli : Tableau noir : sur l'effondrement de l'école

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Moins ils en savent, plus facilement ils seront taillables et corvéables à merci. Ajoutez à cela le poids psychologique des CDD, qui ont tendance à se généraliser, les facilités faites aux entreprises pour licencier ou délocaliser, et vous obtenez ce que nous avons aujourd'hui : une classe ouvrière parfaitement dépourvue de tout moyen de s'insurger.
(...) - parce que l'intelligence est moins l'adaptation que la contestation. (...) : on a orchestré la baisse de niveau en interdisant tout simplement de faire apprendre. (...)
Avec l'aval de l'institution, puisque l'élève est plus important que l'enseignant. La spontanéité érigée en dogme est le plus beau facteur d'aliénation moderne.

(...) On s'est contenté de remplacer le travail par le ludique. C'est un procédé vieux comme le monde, pour s'assujettir les consciences, et les couper de toute revendication.
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Jean-Paul Brighelli
Daniel Defoe a attendu presque 60 ans pour livrer son Journal de l’année de la peste (1722) — construisant en fait un reportage-fiction fascinant et aisément transposable en toute situation épidémique, puisqu’à la peste de Londres (1664) il superpose probablement les nouvelles qui lui viennent de celle de Marseille (1720). Mais Defoe est un immense écrivain, qui sait donner du temps au temps, et laisse les événements reposer, comme la pâte à crêpes. On écrit rarement bien à vif.
Même s’il arrive que le narcissisme de l’instant accouche d’œuvres majeures. Mais n’est pas Xavier de Maistre qui veut. Le jeune officier, aux arrêts dans sa chambre pendant 42 jours — un peu moins que ce que durera notre présent confinement —, en tira un Voyage autour de ma chambre (1795) où l’imagination le dispute à la rêverie et surtout à la désinvolture d’un auteur qui avait lu Laurence Sterne et en avait gardé le meilleur : l’art de s’amuser avec son lecteur.
Nos écrivains contemporains (en l’occurrence, ce sont surtout des femmes, puisqu’elles écrasent actuellement la production littéraire, les éditeurs rechignant désormais à publier des hommes) sont assez loin de ce modèle. Marie Darrieussecq, qui se raconte dans les colonnes du Point, est l’objet des sarcasmes de ses lecteurs. « Déconnectée de la réalité », jugent les internautes qui s’égarent dans les pages plaintives où elle avoue avoir planqué sa voiture immatriculée 75 afin de ne pas s’attirer les foudres de ses voisins basques. C’est que son confinement, entre deux virées à la plage voisine, est d’une violence rare : « Dans l’immédiat, la petite joue de la guitare au sous-sol. J’ai un contrat avec elle : elle fera ce qu’elle voudra, mais lira trente pages par jour. Deux biches broutent dans notre jardin en friche ». On a mal pour elle.
Et pour Leila Slimani, qui s’épanche dans les colonnes du Monde. « Cette nuit, je n’ai pas trouvé le sommeil. Par la fenêtre de ma chambre, j’ai regardé l’aube se lever sur les collines. L’herbe verglacée, les tilleuls sur les branches desquels apparaissent les premiers bourgeons. » The horror, disait Kurtz dans Heart of darkness — un vrai livre, tiens.
Comme le remarque Cnews, « à la lecture de ces mots, la sentence ne s’est pas fait attendre sur les réseaux sociaux. «Grotesque», «germanopratin plaintif», « bourgeoises décervelées et auto-centrées », autant de termes élogieux pour caractériser le comportement de Marie Darrieussecq et Leïla Slimani. »
Et « dépourvues de talent », personne n’y pense ?
Cerise sur le gâteau, les confidences satisfaites de Lou Doillon sur France-Culture. L’actrice-réalisatrice est restée à Paris, elle. Quel courage. Quelle abnégation, dans ce désir de souffrir avec les autres. Confinée dans sa maison « au fond d’une petite cour au fond du 11e arrondissement » de Paris. Elle s’y sent, dit Anne Lamotte qui l’a interviewée, parfaitement bien. « J’ai été élevée par des ermites et je suis ermite moi-même donc ce n’est pas d’une grande violence ». Si la plus grande peine d’Oscar Wilde — un vrai auteur, tiens ! — fut la mort de Lucien de Rubempré, ce qui chipote le plus notre artiste multi-cartes, « c’est qu’on ne considère pas les magasins de fourniture de dessin essentiels à la nation ! Mais heureusement, j’ai du stock à la maison. Normalement, j’ai aussi assez d’accessoires et de conneries pour pouvoir faire de la poterie, de la sculpture et m’amuser pendant le prochain mois. »
Peut-être en tirera-t-elle un film où l’on dira plein de gros mots en déplorant que Rougié & Pié soit fermé, à l’angle du boulevard Beaumarchais et de la rue des Filles-du-Calvaire…
Et ça, ce n’est que le haut de l’iceberg. Je suspecte un grand nombre de plumitifs des deux sexes de préméditer (dans « préméditer », il y a « éditer ») des Journaux de confinement tous plus chatoyants les uns que les autres.
Il est vrai que la plupart des gens qui vivent confinés à six ou sept dans 15m2 n’écrivent pas. Pourtant, question gros mots, ils doivent être créatifs, en ce moment. Marlène Schiappa redoute, non sans raison, une montée des violences conjugales. Mais voilà, les malheureuses (et quelques malheureux) qui se font écharper n’ont pas le loisir de tenir un log-book. Trop occupées qu’elles sont à parer les gifles, tout en cherchant à faire faire à leurs bambins d’improbables devoirs fournis obligeamment par la copine qui habite la même barre d’immeubles, et qui, elle, a un ordinateur branché sur Pronote… Les « 5 à 8% » d’élèves que nous sommes en train de perdre, pour reprendre le chiffre réaliste de Jean-Michel Blanquer, ne tiennent pas non plus de journal. De toute façon, ils ne maîtrisent ni la lecture, ni l’écriture. Ils ne risquent pas de lire « trente pages par jour », comme la progéniture de Marie Darrieusecq. Ni de les écrire. Eux, ils ne communiquent (ta mère) pas bien. Ils s’efforcent de survivre au contingentement de Coca-Cola imposé par des forces de l’ordre qui ne considèrent pas les boissons sucrées comme indispensables à la survie en milieu confiné.
Pendant ce temps, il y en a qui descendent à la cave et pestent parce qu’ils ont fini le gevrey-chambertin. Ça nous vaudra bien vingt lignes de plus — la douloureuse obligation de se mettre au margaux ou au vouvray. L’horreur.
Comprenez-moi bien. Je ne leur reproche pas d’être des bobos pétées de thunes. Mais qu’au moins, ne serait-ce que par décence, elles trouvent d’autres sources d’inspiration que leur confinement doré — ou alors, elles ne sont que des écrivains d’occasion. Ou pire : des écri très très vaines.

Jean-Paul Brighelli (Causeur, avril 2020).
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Cette langue en lambeaux, langue de notre allégeance, de notre abdication, est celle qui s'apprend désormais à l'école, grâce à des idéologues qui préfèrent que les enfants - ceux, surtout, des classes défavorisées, qu'ils méprisent souverainement sous prétexte de les aider* - bredouillent, bafouillent et baragouinent, et qui appellent cela "s'exprimer".

* Les mesures spécifiques prises prétendument pour aider les déshérités sont des manifestations de protectionnisme culturel. Quand de surcroît les déshérités en question viennent du sud, cela s'apparente à du racisme. Les hurlements des belles âmes et des bobos de tous partis n'y feront rien : ils méprisent très fort ceux qu'ils font mine d'aider. Leur condescendance affectueuse est la pierre de touche de leur mépris.
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En coupant les jeunes de la culture, on les a confinés dans le ghetto d'une langue raréfiée, où les quelques mots subsistants sont affublés de tous les sémantismes en même temps. "C'est géant / c'est nul" : entre ces deux jugements, toute la gamme intermédiaire - tout ce qui permet d'affiner la pensée - a disparu.

(...) Les inventions verbales, dans ce contexte d'appauvrissement général, ne témoignent nullement de la vigueur de la langue, mais de son extinction. Le mot branché (chébran, bléca, ce que vous voulez) est l'argot d'une secte, d'un gang, d'un clan. II n'enrichit pas la langue, il entérine l'exclusion.
Les jeunes n'ont plus les mots pour organiser ne serait-ce qu'un embryon de pensée.
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Evidemment, le nouvel enseignant issu d'un IUFM niçois et balancé en première nomination dans la banlieue de Valenciennes n'est pas formé à cela. On lui a déconseillé l'encyclopédisme. On lui interdit la culture - la sienne. "Mettez-vous plutôt à l'écoute de leur culture... Etudiez le rap... Travaillez NTM..."

(...) Proposer à ces enfants de travailler sur leur "culture" c'est les mépriser. Suggérer qu'il serait dangereux (?) de décortiquer avec eux les guerres coloniales, ou inutile de leur expliquer la démocratie athénienne, c'est criminel. Leur conseiller de lire exclusivement des oeuvres courtes, c'est les humilier.
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35 - LE FRANÇAIS, LANGUE-MONDE

[...] Le français n'est pas seulement la langue de France. Elle est la langue que les Français exportèrent, à la semelle de leurs godillots ou au bout de leurs baïonnettes, du Canada à l'Extrême-Orient en passant par l'Afrique, du nord au sud, et les îles bienheureuses, Antilles et Polynésie. Sans oublier quelques comptoirs indiens et la Louisiane, qui tire quand même son nom de celui du roi de France, comme Montréal est le mont royal.

Je n'entamerai pas le refrain de "l'heureux temps des colonies". Je demande simplement pourquoi nous nous flagellerions, nous Français contemporains, de ce que firent des Français qui n'étaient pas forcément nos ancêtres, tant ce vieux pays, comme disait De Gaulle, a été brassé et rebrassé, alors que les Britanniques, qui ont colonisé en force les deux-tiers de la planète, s'en satisfont avec béatitude et Commonwealth réunis.
Pourquoi aurions-nous honte d'avoir exporté la langue française, d'avoir enseigné Montesquieu aux Africains dont il prêchait la libération, et Voltaire à des Maghrébins soumis aux catégorisations islamiques ?
Pourquoi aurions-nous honte de Senghor, Fanon ou Césaire, d'Amadou Hampâté Bâ, Mongo Beti ou Cheikh Hamidou Kane, de Kateb Yacine, Assia Djebar, Taos Amrouche ou Tahar Ben Jelloun ? De François Cheng ou Gao Xingjan ? D'Adonis, Salah Stétié, Amin Maalouf ou Andrée Chedid ?

Sans oublier tant de Québécois ou de Cajuns, et les Belges et les Suisses... Qu'eût été le XVIIIe siècle sans Rousseau ? Le XIXe sans Verhaeren ou Rodenbach ? Le XXe sans Yourcenar, Bessette ou Simenon ?

[...] C'est pourquoi on ne se demande pas, au fond, ce qui a poussé des écrivains de toutes origines à écrire en français alors même que ce n'était pas leur langue. Ionesco ou Cioran, Beckett, Milosz, Troyat ou Makine, Kristeva ou Kristof ? Pourquoi un écrivain tchèque reconnu dans sa langue comme Kundera s'est-il un jour mis à écrire, penser ou cauchemarder en français ?
[...] Et que pèsent, face à ces myriades francophones, quelques administratifs cachetonnant à Bruxelles, quelques banquiers relocalisés à Londres, qui trouvent que baragouiner l'anglais est méritoire ?
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Jean-Paul Brighelli
(Extrait de son blog).

Je n’ai pas d’actions chez Amazon, et je n’ai aucune sympathie pour ce géant de la distribution responsable de la disparition de tant de libraires. J’ai lu en son temps le livre-témoignage de Jean-Baptiste Malet, "En Amazonie" (2013— glaçant et significatif) racontant le système d’exploitation et de flicage mis en place par la multinationale de Jeff Bezos : le livre est vendu en ligne par l’entreprise même qu’il dénonce et qui se fiche pas mal de ce que l’on pense d’elle, tant que les bénéfices sont au rendez-vous.
Mais le jugement tout récemment rendu par le tribunal de Nanterre, qui sous prétexte de normes sanitaires, oblige la compagnie, sous astreinte d’une amende d’1 million d’euros par infraction constatée, à ne plus vendre que des biens « de première nécessité », est consternant. Une grande victoire pour le syndicat SUD, qui lutte de toutes ses forces contre toutes les formes d’oppression — y compris ethniques : SUD est ce syndicat pas du tout raciste ni antisémite qui organisait l’année dernière un stage interdit à toutes les personnes non « racisées ». Et qui vient donc, en ces temps de confinement et de "reductio ad nihilum" de la vie intellectuelle, d’interdire tout approvisionnement en livres, DVD et autres produits de divertissement. Sans doute ignorent-ils, à SUD, que le divertissement est essentiel à l’homme, qui ne peut demeurer en repos entre les quatre murs de sa prison ou de sa chambre, comme l’a souligné Pascal.
Ou peut-être ne savent-ils pas lire, comme l’émeutier analphabète qui, dans un célèbre poème de Hugo (« À qui la faute ? », in l’Année terrible), avait mis le feu à la bibliothèque des Tuileries — 80 000 ouvrages, quand même… Le coronavirus non seulement fait des morts, mais il anéantit les bibliothèques et les librairies, puisqu’on interdit leur fréquentation. Double peine.
Le jugement a apparemment comblé aussi la CGT, dont les adhérents amazoniens renâclaient à empaqueter des sextoys, qui ne leur paraissaient pas correspondre à la définition des fournitures essentielles en cas de confinement (ils ne doivent pas savoir que Sade, à la Bastille, s’en fabriquaient d’énormes, en cire, pour se titiller la prostate). Ils ont toujours été puritains, à gauche — déjà en son temps l’Humanité avait violemment condamné "Histoire d’O", accusé de propager des perversions bourgeoises. Un prolo, ça pratique la bête à deux dos et rien d’autre, madame. Ou remettez-vous en au régime bananes…
Le problème dépasse d’ailleurs largement Amazon. Bruno Le Maire s’est déclaré personnellement favorable à une réouverture des librairies, parce que cet ancien Normalien, section Lettres, de la rue d’Ulm sait — je m’étais amusé à réciter avec lui à deux voix, lors d’une interview, « le Loup et le Chien », l’une des plus belles fables de La Fontaine — que le livre est une nourriture essentielle. En tout temps mais particulièrement dans le moment présent, où nous n’avons pas grand-chose d’autre pour nous évader. Mais il réfléchit à cette réouverture depuis le 19 mars — en fait de Fables, c’est « le Lièvre et la Tortue ».
Ne pas ouvrir les librairies, c’est en outre nous livrer tout crus au rayon « livres » des grandes surfaces. Qui sait si les consommateurs ne finiront pas par croire, faute de points de comparaison, que les pets imprimés de Virginie Despentes ou Christine Angot, entre les rayons « salades » et « papier-toilette », sont des littératures de premier plan ?
Il est temps que les librairies rouvrent, afin de permettre un choix qui aille un peu au-delà des best-sellers promus par des marchands de papier qui se croient éditeurs. De surcroît, les moyennes surfaces — pour ne pas parler des supérettes où les trois-quarts de la France font leurs courses aujourd’hui — ne sont pas réapprovisionnées en livres, et il n’y reste que les fonds de tiroir.
Dans ce contexte, et en attendant que ce gouvernement prenne enfin des décisions intelligentes (mais peut-être préfère-t-il que les gens restent scotchés à leurs chaînes d’informations catastrophistes en continu au lieu de lire Proust ou Echenoz), il était précieux de pouvoir commander en ligne autre chose que les livres de l’actualité immédiate. Mon usage d’Amazon est pour l’essentiel la recherche, chez des vendeurs associés à la firme américaine, de livres épuisés, difficiles à trouver, parfois en langues étrangères, et de films incontournables soigneusement non réédités.
Ou de livres utiles pour préparer les cours que je rédige avant de les envoyer en ligne. On a beau avoir une puissante bibliothèque, il manque toujours un ouvrage indispensable qui n’est pas disponible en ligne et que l’on compulserait avec intérêt.
J’entends bien que certains libraires se sont regroupés pour envoyer des livres — en facturant cet envoi à des prix qui grèvent sérieusement l’accès à la lecture : pratiquement, un Poche augmente de 50% — et tant pis pour le prix plafonné du livre. D’ailleurs, le choix va rarement jusqu’aux ouvrages parus il y a plus de deux ans.
Quant à ceux qui n’ont pas d’accès à l’informatique…
Quel inconvénient y a-t-il à ouvrir des librairies en leur demandant d’appliquer peu ou prou les mêmes règles que les magasins d’alimentation, en fonction de leur surface ? Cela éviterait d’accuser les fournisseurs en ligne de concurrence déloyale, ou de négliger la sécurité de leurs employés, et permettrait à tout le monde d’accéder aux plus belles productions de l’esprit humain, et à mieux supporter l’incarcération forcée à laquelle nous sommes astreints. Après tout, en taule, les condamnés ont accès à la bibliothèque — et nous, non.

Jean-Paul Brighelli
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"Député", lorsqu'il s'agit d'un représentant à l'Assemblée nationale est une fonction, et si son genre apparent est le masculin, son genre réel est le neutre. Il ne peut germer que dans la tête de féministes bornées l'idée de confondre le masculin - à valeur générique - et le "mâle".

L'Académie a d'ailleurs réagi à cette polémique picrocholine en précisant que si elle "n'entend nullement rompre avec la tradition de féminisation des noms de métiers et fonctions qui découle de l'usage même", "elle rejette un esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le vœu des intéressées, des formes telles que "professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure", etc... pour ne rien dire de "chercheure", qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes."

Ces complaisances linguistiques sont l'écho servile d'un certain féminisme contemporain, promu par les "chiennes de garde" et Mme Vallaud-Belkacem lorsqu'elle était ministre des Droits des femmes. Pas le féminisme des suffragettes, ni celui de Beauvoir ou même de Gisèle Halimi. Pas celui d'Annie Le Brun [...] qui dénonçait déjà "le terrorisme idéologique de la femellitude" et le "corporatisme sexuel qui nivelle toutes les différences pour imposer la seule différence des sexes".
Juste le féminisme imbécile de celles et ceux qui croient qu'un vagin qui monologue dit forcément des choses intelligentes.

Et qu'il en est même, comme dit le peuple quand on le laisse s'exprimer, qui sont cons (mot masculin) comme des bites (mot féminin) - un comble.
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Les didacticiens contemporains s'accommoderaient assez d'une langue réduite à 800 mots, comme le "basic english" que l'Angleterre apprenait à ses serviteurs indigènes, du temps de l'Empire. Même souci, même punition : il s'agit aujourd'hui de former les manoeuvres de l'Europe future - et 800 mots sont bien suffisants pour obéir... et se taire.

Bernard Lecherbonnier, dans son récent ouvrage (Pourquoi veulent-ils tuer le français ?) remarque avec une certaine ironie que 800 mots, ce n'est jamais que quatre fois le vocabulaire d'un berger allemand bien dressé. Et il s'agit effectivement de dresser les futurs disqualifiés du libéralisme sauvage.

(...) Prolo tu es né, prolo tu resteras - et si possible deviendras, car nous n'avons pas besoin de toi au sommet. Culture d'héritiers frileux, qui ne cherchent qu'à se préserver.

(...) Car c'est bien de valets qu'ils ont besoin, là-haut. Alors on condamne des enfants à la faute perpétuelle, d'abord en leur apprenant à lire selon des méthodes dont on sait, depuis trente ans, qu'elles génèrent une clientèle massive pour les orthophonistes, puis en leur autorisant les graphies phonétiques, sanction logique de leur incompétence programmée. Le Crétin formaté par les contempteurs de l'orthographe n'aura plus même les moyens d'écrire aux prud'hommes pour protester contre son licenciement.
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7 - Le globish du marché global

[...] L'anglais lui-même est en train de disparaître au profit d'un baragouin qui malaxe tous les idiomes dans le grand maelström global. L'idéal de la mondialisation n'est plus de lire dans le texte Racine ou Shakespeare, Cervantès ou Pouchkine, mais de permettre à un entrepreneur français de communiquer avec son homologue argentin dans la salle d'attente d'un aéroport islandais afin de s'entendre sur le prix du sushi norvégien.
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