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Critique de TedMartin


Certes, d'abord un constat qu'on ne peut partager qu'à 200% tant il est indéniable à la fois sur le terrain et au vu des études Pisa, PIRLS (lecture) et Timms (maths) et pour cela, pas besoin d'avoir fait de hautes études pour s'en rendre compte. Merci donc M Brighelli de le porter à notre connaissance ou bien de nous le rappeler tout simplement.

En revanche, jamais depuis que j'achète des livres, je ne me suis autant fourvoyé sur l'intérêt certain que je pensais porter à ma lecture.
Enseignant à la retraite, j'étais resté sur un bouquin phare de mes lectures estampillées “Éducation Nationale”, “Le bonheur d'apprendre et comment on l'assassine” de François de Closets (1996).

Au-delà de la triste réalité constatée qu'il évoque à juste titre dans La Fabrication du Crétin Tome 2, Jean-Paul Brighelli est complètement binaire ! C'est noir ou c'est blanc ! Les nuances de gris, connait pas !
Alors, si on adhère forcément à l'analyse de la laïcité dépecée, la formation déplorable des “Maîtres”, l'école fracture sexuée, les programmes sans cesse allégés, les générations sacrifiées par les maths modernes entre 68 et 73 et sa grammaire structuraliste, la méthode globale d'apprentissage de la lecture toujours pratiquée et qui connait les résultats que l'on sait, le bac à deux balles…
… on ne pourra pas vraiment accepter ses coups de gueule déplacés et irrespectueux envers certains corps de métier de l'Éducation Nationale voire même certaines personnes nommées carrément insultées.
Pas plus qu'on ne pourra supporter ses amalgames entre “pédagos” et “pédagogues” malgré une tentative d'éclaircissement au début du chapitre 7. Manifestement selon lui, ou bien on est pédago ou on est un enseignant omniscient , enfin presque. Sans doute impensable pour lui d'imaginer qu'un “bon prof” puisse être un bon mélange des deux.
Et puis, mais ça, c'est mon opinion et je reconnais qu'elle est purement subjective… une incitation à la compétition avec l'Autre et non avec soi-même, ce qu'il déplore d'ailleurs en clouant au pilori les méthodes ainsi pratiquées depuis quelques années en E.P.S.
Si on ajoute ses débordements dans le chapitre 15 qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre bien sûr, lire à trois reprises “Il faut les PENDRE” ne dénote pas vraiment d'un esprit serein pour tenter d'améliorer la situation.
Et puis, et puis encore la façon de noter, selon lui, bien trop large. Il n'est sans doute pas au fait que nous sommes un des seuls pays à pratiquer le “cassage” de nos élèves par une notation qui met plus en exergue ce que nous ignorons plutôt que ce que nous avons acquis… Voir l'excellente étude “La Constante Macabre” d'André Antibi dont les analyses internationales ont montré les résultats désastreux que cela pouvait induire non seulement sur l'individu lui-même, mais également sur sa capacité à jouer ensuite un rôle socio-économique tant le sentiment de dévalorisation a été omniprésent tout au long de sa scolarité.

Un livre donc en demi-teinte : un grand oui pour le constat de l'Apocalypse Scolaire et un grand non pour son manque de discernement quant à l'analyse qui en est fait
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