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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre inclassable était proposé dans ma librairie, dès le mois d'octobre, au rayon des romances de Noël. le résumé proposé par l'éditeur pourrait s'en approcher, et le chien de cette couverture, un tantinet tristounet (oui, oui, la répétition est voulue), a d'emblée été catalogué comme « trop mignon » par mon petit de 9 ans, ce qui encourage à l'achat. En outre, la mise en avant de l'éditeur, qui présente ce livre comme « provocateur, profond, irrésistible », semble boucler la boucle.
Mais non, définitivement, ce n'est pas une romance de Noël ! de plus, avant de l'entamer moi-même, j'ai lu çà et là quelques commentaires nettement moins enthousiastes, dont plusieurs abandons… ce qui a commencé à me refroidir.

Et puis je me suis lancée… et j'ai été jusqu'au bout, malgré les 100 premières pages parfois pénibles, mais j'étais comme poussée par une espèce de curiosité, qui heureusement se renouvelait, à me demander encore et encore : mais où l'autrice nous mène-t-elle ? quel est son propos, comment tout cela va-t-il finir ? C'est que toute l'histoire (si histoire il y a) nous est racontée à la 1re personne du singulier par une anti-héroïne poussée à l'extrême : Janet, gentiment asociale mais bien élevée quand même, qui traîne ce qu'elle appelle une tristesse, qu'elle revendique ; une tristesse constante, pas dramatique (entendez : pas suicidaire), une forme de lucidité désabusée peut-être (j'ai lu l'un ou l'autre commentaire parler de « mélancolie », mais pour moi c'est autre chose). Ainsi, elle s'oppose et résiste constamment à tous ceux –sa mère, surtout- qui passent leur vie dans un monde en rose-bonbon créé par les antidépresseurs et autres pilules permettant un bonheur tout chimique, et voudraient l'y entraîner. Sa vie amoureuse (car elle en a eu une) est morne et elle a rompu de son copain qui l'ennuyait plus qu'autre chose, pourtant elle aime le sexe (ou du moins s'y intéresse). Sa vie professionnelle est le seul véritable intérêt dans sa vie : elle fait partie d'une petite équipe exclusivement féminine qui s'occupe d'un refuge pour chiens abandonnés, quelque part dans les bois, où elle peut être celle qu'elle est réellement, éternellement non apprêtée, non maquillée et habillée comme un sac, loin des gens avec qui elle ne sait jamais trop bien comment interagir, mais apportant un minimum de réconfort à tous ces chiens qui sont arrivés là, souvent pour de si mauvaises raisons bien humaines, et qu'elle trouve tellement tristes eux aussi, et dont elle se sent si proche.
Ainsi, lorsque sa mère lui vante un tout nouveau produit, une pilule spéciale Noël, à prendre dès novembre et qui lui permettrait de passer les fêtes avec bonheur, avant d'entamer un rapide sevrage (ou de passer –enfin !- à d'autres substances), elle hésite, hésite, hésite… et finit par plier et même se rendre aux réunions (façon AA ou WW) qui sont proposées en complément de ce traitement révolutionnaire.

La vie de Janet va-t-elle réellement changer ? c'est ce que le lecteur se demande tout au long du livre, comme je disais plus haut, mais sachez qu'il n'y aura pas de grande révélation, et pour moi, c'est réellement une fin en eau de boudin qui ne m'a ni plu ni convaincue.
Est-ce que pour autant je regrette mon achat ? Pas tout à fait… L'autrice dénonce, sous un trait d'humour noir souvent forcé, les dérives de notre monde moderne dans lequel tant et tant de nos contemporains s'abîment (d'une certaine façon) dans des paradis chimiques pour oublier que la vie n'est pas parfaite ; pour être plus sociable, plus agréable, plus encline à se faire belle, plus « dans l'air du temps » et dans une apparence de réussite sociale ; plus différent de soi-même au final. Elle dénonce tout autant un autre aspect de cette société de consommation, où les chiens - qui ne sont jamais considérés comme de vrais personnages, on n'est pas dans une intrigue animalière ! mais qui sont ultra-présents quand même - ; où les chiens, donc, ne sont devenus qu'un objet de consommation parmi d'autres, que l'on produit en masse (il y a quelques passages durs sur les éleveurs de races… et cette mode d'acquérir telle race plutôt qu'une autre) et que l'on jette pour n'importe quel prétexte ! le pire, vu le contexte, était sans doute cet exemple du chien que l'on a amené au refuge car ses ex-propriétaires devaient choisir : nourrir (et accessoirement soigner) leur chien, ou faire des achats pour Noël… et c'est un Noël ultra-consumériste qui a gagné !

Si la démarche est louable et peut-être même utile (je n'ai que rarement lu de livres qui traitent de façon aussi tristement lucide de la surconsommation de médicaments menant soi-disant au bonheur, même si des allusions traînent çà et là dans pas mal de romans divers et variés), le ton ne m'a jamais séduite. Certains parlent d'humour, certes noir, mais moi je n'en ai pas trouvé la moindre trace. Quelques vérités bien assénées, oui, à dégager d'un ensemble extrêmement plat, où traînent quelques passages plus graveleux ou scatologiques, dans un langage généralement correct (on n'est pas non plus dans le quart-monde !) où apparaissent quelques vulgarités qui semblent « faire genre » plus qu'autre chose. Je me suis même demandé si ce n'est pas davantage un problème de traduction : certes je n'ai pas lu le moindre mot dans l'original (et ne souhaite pas le faire), et je n'ai relevé qu'une unique faute évidente (« common sense » se traduit par « bon sens », à la page 133, si du moins l'original parle bien de « common sense », et ce même si la traduction littérale « sens commun » est désormais aussi passée en français)… mais quelque chose en moi continue d'espérer que la langue originale rend le texte plus savoureux, plus conforme au profil vendeur proposé par l'éditeur !

En outre, cette platitude, que les passages à connotation sexuelle ou carrément vulgaires sont peut-être sensés égayer, est aggravée par des allusions prétendument marrantes à l'encontre des Français. Je n'ai pas surligné les passages incriminés d'une quelconque façon, mais on trouve sans aucun doute une bonne dizaine d'occurrence, si pas davantage, où apparaissent des allusions prétendument marrantes, du genre : « ça fait sans doute français », « elles sont peut-être françaises », mais qui en réalité ridiculisent une autre nationalité que la sienne propre. Alors, soyons honnête : je ne suis pas concernée, puisque je ne suis pas française; à la limite je devrais peut-être même me réjouir, pour une fois que ce n'est pas un auteur français qui s'en prend aux Belges (comme certains, qui avaient cette même manie que la Britannique Lucie Britsch, mais alors à l'encontre des Belges, et vraisemblablement en se croyant très marrants car ils étaient en boucle !); ça aurait pu me faire sourire… mais même pas ! ça m'a donné l'occasion de me rendre compte que, quand c'est aussi lourd, que la limite entre pseudo-dérision et mépris à peine masqué est trop floue, décidément non, je ne trouve pas ça drôle même si pour une fois ce n'est pas contre ma nationalité- et ça ne me fait pas rire une seule seconde !

On a donc bel et bien un livre inclassable, en aucun cas une romance, quelque part entre la littérature contemporaine et un certain drame, teinté de ce que certains, l'éditeur en premier lieu, appellent de l'humour, mais alors je suis passée à côté, car j'ai surtout trouvé une incomparable platitude parsemée de touches vulgaires ou scatologiques, qui a pour seul mérite de mettre en avant notre société de surconsommation qui semble ne plus vivre qu'à travers les pilules du bonheur, tout et mettant au rebut ces si précieux « meilleurs amis de l'homme » pour les plus mauvaises raisons possibles.
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J'ai terminé hier ce roman "Happy fucking Christmas, chère Janet" de Lucie Britsch aux @editions1018

Je ressort mititigée de cette lecture. Impossible de dire si j'ai aimé ou pas ! Je suis cependant capable de vous expliquer ce que j'ai adorer . A l'inverse, hormis le temps long je ne retrouve pas d'autres points négatifs !

Ce roman, retrace l'histoire de Janet qui est malheureuse alors qu'on ne peut pas l'être pour Noël.

J'ai adoré l'humour complètement noir et bourré de dérision ! Je me reconnaît complètement dans ce style un peu What thé fuck !!!

J'ai aimé les points importants énoncés sur le bonheur, une question de philosophie y est soulevée de manière brillante et intelligente : Doit on obligatoirement être heureux ?

J'ai adoré la denonciation de la médicamentation du bonheur : tout le monde sous Prozac et tout va bien !!!

Une chute que j'attendais pas et qui complète parfaitement la morale de ce roman.

Vous voyez, mis à part le fait que j'ai trouvé le roman long et monotone rien d'autre m'a déplu !!!
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