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Critique de litolff


Rosalinda est tatare et orpheline et son éducation dans un orphelinat russe en a fait un pur produit soviétique peu enclin à la sentimentalité.
Rosalinda est belle, débrouillarde, travailleuse, rusée et très autoritaire : elle régente sans état d'âme la vie de son mari, de sa fille mal aimée et de sa petite fille adorée. La vie est rude en URSS, les privations y sont légions et la vie dans un appartement collectif n'est pas facile tous les jours, mais Rosalinda déploie une énergie formidable qui lui permet de résister plutôt bien à une existence terne et difficile, et même d'enjoliver sa vie quotidienne. Lorsque sa fille « tombe » enceinte des oeuvres d'un inconnu, Rosalinda ne perd pas le nord et prend les choses en main avec son pragmatisme coutumier, et de la même façon, lorsqu'elle considèrera que la vie en Russie n'offre aucun avenir à sa petite-fille, elle mettra tout en oeuvre pour réussir à émigrer en Allemagne. Car Rosalinda ne se laisse jamais abattre et croit de toutes ses forces en un avenir radieux qui justifie les moyens… Ce qu'elle ne comprend pas, en revanche, c'est qu'on puisse avoir des aspirations différentes des siennes !
Dans ce savoureux portrait de femme russe, Alina Bronsky esquisse avec humour et beaucoup de dérision la réalité de la vie en Russie soviétique dans les années 80. Mais aussi, avec pudeur , la difficulté de vivre dans un système peu propice à l'épanouissement et à l'expression des sentiments, un système où le matérialisme prime par nécessité sur tout le reste… Drôle et triste à la fois, mordant et douloureux, c'est aussi l'histoire d'un peuple un peu déboussolé par des années de privations et d'oppression. Touchant et réjouissant à la fois !
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