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Critique de Gaphanie


Lire Jane Eyre ?! Mais ça va pas la tête !

- C'est encore un ouvrage fastidieux et ampoulé du dix-neuvième siècle !

Oui, c'est un roman du 19e siècle. Mais c'est un roman anglais, moins pompeux que certains français (Balzac, Flaubert...), plus palpitant que certains allemands (Mann) et, de fait, la lecture est fluide et agréable.

- Ca va être ennuyeux à mourir !

Non ! Les 768 pages passent à vitesse grand V (bon, je m'emballe peut-être un peu, on n'est pas non plus dans un page turner à la Norek, j'en conviens !) Disons qu'il se passe toujours quelque chose d'inattendu au moment où on s'y attend le moins. A peine commence-t-on à comprendre dans quelle famille est élevée la petite Jane que par un heureux accident, et grâce à l'intervention bienveillante du pharmacien, elle est envoyée en pension. A peine a-t-on fini de suivre les péripéties de notre élève et désormais institutrice, que la voilà partie à Thornfield comme gouvernante... Bref, le récit est rythmé, et ne s'enlise jamais dans la monotonie.

- Bof, le dix-neuvième, ça va encore être une histoire d'amour gnan gnan...

Là encore, non ! Déjà, même si Jane tient à sa vertu et a des principes bien à elle sur la question, les protagonistes appellent un chat un chat, ne tournent pas autour du pot et Charlotte Bronte ne nous inflige pas des paragraphes de description de regards enamourés, ni d'atermoiements sur une mésalliance sociale.

- le Maître qui tombe amoureux de sa gouvernante, on a déjà vu ça cent fois !

C'est pas faux ! Mais là, il n'y a pas que ça, Jane est une battante, elle est courageuse, et elle va réussir à se trouver des amis, se trouver une situation et même retrouver des membres de sa famille avant de convoler (enfin!) en justes noces... Et tout n'est pas centré sur la relation Edouard-Jane, on la voit aussi interagir et fonctionner avec la bienveillante Mrs Fairfax, la petite Adèle, les soeurs Rivers et leur frère Saint-John... On la voit retrouver, adulte, Mrs Reed, sa tante qui l'a tant fait souffrir, et ses cousines, Eliza et Georgiana... Et puis côté embûche, ce n'est pas dans toutes les romances maître-servante qu'on voit se profiler une tuile pareille !

Il paraît que Jane Eyre est en partie autobiographique, je serai curieuse de savoir quels éléments le sont, et lesquels sont imaginaires, à vrai dire...

Bref, malgré son âge vénérable, Jane Eyre, publié en 1847, a réellement tout ce qu'il faut pour séduire et retenir les lecteurs d'aujourd'hui, même les jeunes ! Indémodable...

(Et en plus, ça finit bien !)
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