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Critique de roquentin


Ce bouquin est basé sur une histoire vraie. Celle du village d'Eyam décimé par une fulgurante épidémie de peste. Année 1666 plutôt funeste pour les Anglais, car elle aussi celle du grand incendie de Londres lors de laquelle Saint-Paul's Cathedral fut détruite.
Ce village de mineurs du centre de l'Angleterre est donc frappé par ce terrible fléau devant lequel la population reste sans réponse. Deux personnes sortiront du lot et mettront tout en oeuvre pour sauver la population aux abois. Je commence par la description des personnages du livre car ils dominent le livre et selon moi, supplantant la trame proprement dite.
D'une part Anna Frith, qui a déjà perdu son mari Sam dans un accident de mine, quelques années plus tôt. Ses deux jeunes garçons feront partie des premières victimes de la peste. Non, on ne peut pas dire que la jeune Anna soit à la fête...Démunie et devenue servante chez le pasteur du village et sa femme, elle se battra sur tous les fronts pour sauver les habitants, les accompagner dans leur trépas ou pour consoler les proches des défunts...L'épreuve l'endurcit et Anna se révèle être bien plus qu'une simple servante servile, le malheur s'abattant sur Eyam la transforme en héroïne.
D'autre part, il y a le pasteur Michael Mempollion. Ecclésiastique protestant, il veut émanciper le village et sa région de l'emprise du courant religieux dominant, le Puritanisme cher aux Stuart et au roi Charles II. Il lutte contre l'idée que c'est Dieu himself qui a infligé le fléau au village. Il tente de leur expliquer que le message du Tout-Puissant est de faire face au malheur et à la mort en acceptant de rester sur place afin de protéger les populations des environs...
Les habitants acceptent de rester... transformant ainsi leur village en zone fermée et le livre en huis clos. Malgré cette bonne résolution, superstitions, haines, peurs, jalousies seront attisées et viendront dominer et abolir le combat courageux d'Anna et Michael, car la nature humaine est devenue aussi noire que les bubons de la peste.
Ravissante surprise que ce roman. L'auteure, la très rare Geraldine Brooks, nous présente cette belle histoire écrite dans une langue fluide et actuelle (au début, le style très contemporain pour raconter une histoire très ancienne peut surprendre). Comme dit plus haut, on s'attache aux très bons personnages, aux secondaires (notamment l'ignoble père d'Anna ou l'épouse du pasteur Mempollion) comme aux deux principaux.
La grande particularité de ce roman est plus sous jacente, selon moi. En effet, quand ne prend en considération que les éléments concrets et immédiats du livre, tout est noir, sans espoir. La couverture (éditions 10-18) est belle, mais énigmatique, sombre voire inquiétante. le pitch du livre est sans concession: les gens meurent et ceux qui sont vivants sont soit dépravés, soit futurs morts. Les quelques héros ou justes sont rares. On est proche du roman russe...
Mais malgré cela, le récit dégage de l'espoir, rendant la lecture réjouissante, presque plaisante. Peut-être parce que tout simplement,Geraldine Brooks nous a écrit une ode à la vie...
Enfin, allez-y, lisez-le..
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