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Critique de gruz


Les romans d'enfermement sont légion. Paradoxalement, le concept de rendre Captifs plusieurs individus sans que l'on (et sans qu'ils) ne sachent pourquoi, a surtout été traité dans la littérature pour jeunes adultes.

C'est ce qui fait d'emblée « l'originalité » de ce roman qui pourtant traite d'un thème rabâché. Car Kevin Brooks utilise les codes du genre pour mieux les dévoyer. Bien sûr, il est question d'une recherche perpétuelle d'échappatoire. Bien sûr, il nous parle de relations de groupe(s). Quand on est six personnes à être enfermées dans un endroit confiné, c'est logique. Mais ce roman est davantage que ça.

Nihiliste. C'est le mot utilisé par le dossier de presse pour décrire ce roman dérangeant. Il résume en effet en partie (mais en partie seulement) les relations de cohabitation difficiles que déclenche cet enfermement.

C'est une véritable histoire à rendre fou que nous a concocté Kevin Brooks. L'incompréhension est totale, autant pour les personnages que pour le lecteur qui perd tous ses repères.

L'auteur a eu une approche intéressante en relatant les faits à travers le journal intime d'un des séquestrés. Une idée qui nous permet d'être au plus près et de vivre dans l'immédiateté cette expérience sensorielle et de privations.

Le lecteur se retrouve en prise directe avec les ressentis. Perte des repères, de la notion de temps. Perte de sens également. Au point qu'on plonge très profond dans la psyché du protagoniste perdu lui-même dans ses pensées. Un roman survivaliste où l'on suit le délabrement physique et mental des personnages.

Le roman est violent, sadique. le roman peut choquer. Et pourtant, j'ai trouvé qu'il n'allait pas aussi loin que je l'aurais imaginé (même si la lecture est éprouvante parfois, c'est clair). Suis-je trop « habitué » à ce genre de lecture ? En tout cas, il y avait de quoi surenchérir pour développer cette ambiance pesante (le livre est plutôt court).

Une chose est certaine, c'est que les niveaux de lecture sont multiples. Les thématiques poussent intelligemment à la réflexion (avec ce sentiment lancinant de se projeter dans un univers à la Guantánamo) et la fin ne peut en aucun cas laisser indifférent.

Un roman d'enfermement prenant donc, même s'il méritait de pousser le bouchon encore plus loin, à mon sens.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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