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J'ai rarement lu un livre aussi tortueux et excentrique, qu'il m'en est devenu troublant presque fascinant.
« Chaos » m'a laissé sur le carreau, K.O

Mathieu Brosseau a fait tout de même une belle performance pour raconter son histoire étrange, avec pour seul style, cette poésie des limites, avec rien que des mots qui se bousculent, des phrases saccadées et fragmentées qu'il a fait déferler au fil des pages.
Un ouragan d'images et de descriptions phantasmagoriques où se tutoyaient les rêves, les cauchemars, les obsessions des êtres en mal de vivre.
Un flot insensé de mots et de pensées qui semblaient parfois venir d'une autre réalité ou jaillir de l'imaginaire d'un cerveau éthéré.

Car parmi cette folle écriture d'une énorme poésie, il y a bien un récit celui de cette jeune femme qui est appelée « La Folle ». Un récit écrit par petites touches frénétiques, par petites embardées, comme si l'auteur avait fait un puzzle, afin que le lecteur remboite les mots qui avaient trébuché.

« La Folle », une jeune femme anonyme, dont on ne sait pas si elle est vraiment folle. Dont on ignore les raisons de son enfermement dans cet hôpital psychiatrique.
Et puis il y a « l'Interne », un homme aussi anonyme, mystérieux. Est-il fou lui aussi ou est-il amoureux de sa belle patiente aux yeux bleus.
Ce sera la fuite, où ce couple à la fois disparate et uni, se retrouvera dans un train pour se rendre à « l'Autre Ville. »
Pour revoir « L'Ainée », la soeur jumelle de « La Folle », dont cela fait quinze ans qu'elles sont séparées.

« Chaos » est un grand voyage onirique, un voyage halluciné dans les profondeurs de l'âme, perdue et esseulée quelque part entre deux mondes.
Un voyage enchanteur et poétique dans le monde désenchanté de la folie…
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Chaos : ouverture, abîme, cavité / confusion générale des éléments de la matière, avant la formation du monde / ensemble de choses sens dessus dessous et donnant l'image de la destruction, de la ruine, du désordre.

Dans un monde tout en dualité et en conjonction, où la cellule se divise d'abord en deux, pour former trois, trois femmes au même prénom, qui ne se distinguent que par leurs caractéristiques, trois furies, reines du chaos, la sainte trinité de la noirceur, en deux lieux différents, la Ville et l'Autre Ville, mais aussi la Ville Frontière, deux puis trois, encore, et ce train qui traverse les lieux comme la pensée traverse l'esprit, charriant son lot de paysages, de lieux communs, de nouveauté et d'émotions. Lorsque l'on n'a pas d'identité, qu'on est juste la copie de la copie, qu'on est soi en même temps qu'une autre, mais pas tout à fait, et qu'on est plus que la Folle, il y a de quoi devenir...

La folie, qui n'est ici rien d'autre qu'un traumatisme, celui d'être venue au monde dans un monde qui ne veut pas de soi, le cordon non encore coupé et ce vide qui aspire, toujours, l'invitation du chaos, comme celle du serpent, l'oeuf cosmique. La mort plutôt que la vie, et comment ne pas perdre la tête, le corps, et cet oeuf toujours, sur le front, le phoenix qui renaît de ses cendres et les avale toutes crues.

Récit étrange, décousu, le passé mélangé dans le présent, une institution psychiatrique où l'on peut juste disparaître comme ça, presque un conte de fée où le preux chevalier enlève la princesse, sauf que non, c'est beaucoup plus noir. Une enfance terrible, une vie en hôpital, un exil thérapeutique, un élan de folie dans la folie dans la...

Une lecture pour le moins dérangeante, avec des faux airs parfois presque enfantins, naïfs - parce que si spontané, hors des règles adultes -, mais sans joie, sans illusion, avec le mauvais oeil qui guette, comme une plaie qui démange. Une écriture à vif, comme le dégorgement d'un mental à nu, sans le filtre de la raison, de l'esthétique, comme attrapée en l'air et retranscrite par le chaos. Spectateur silencieux qui entend palpiter les cerveaux et les tripes de chaque personnage en approche et tout se mélange en une cacophonie à bout de souffle, pour qu'à la fin on ne sache plus, et c'est comme une sorte de virus dans l'air qui contamine, pour qu'à la fin les médecins deviennent fous et que les fous retrouvent leur tête - et tout le monde a du sang sur les mains dans cette famille, absolument tout le monde.

Et puisque c'est dans un train que j'ai englouti ce chaos, dans un train vers d'autres lieux, et ce sentiment d'étrangeté qui fait quitter les repères pour s'abandonner dans le grand vide, alors je peux le dire, j'ai été littéralement soufflée, et ça m'a piqué, un peu, puis comme une caresse et des chatouilles dans le ventre pour finir comme une bosse au milieu du front. Il y a là de quoi être secoué.e si tel est votre souhait, attachez vos ceintures et enfoncez vos chapeaux, glissez dans l'abîme.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Le premier mot qui me vient à l'esprit en refermant ce roman est PSYCHEDELIQUE.
Quel étrange roman très très, mais alors vraiment très loin des romans dont j'ai l'habitude.
Et pourtant, il s'agit assurément d'un roman noir. Je dirais même d'un bon roman noir.
Sauf qu'on peut avoir l'impression de lire sous l'emprise de substances illicites ou de souffrir d'une indigestion de Space Cakes.
Mais ce n'est pas une critique, loin de là !
Une des choses très surprenantes dans ce roman, c'est la dépersonnalisation totale des personnages. Ainsi, ils n'ont pas de prénoms. Ils sont la Folle, l'Interne, l'Ainée, la Mère, etc. de cette façon, ils peuvent être tous et n'importe qui, y compris l'auteur ou le lecteur…
Dans un caléidoscope incroyable de mots, de métaphores, de sous-entendus, l'auteur nous dresse le portrait d'une femme qui garde une partie de lucidité dans sa folie.
Tout comme elle entraîne l'Interne dans ses délires, elle nous amène aussi à la réflexion.
Et peut-être, au bout du compte, le plus fou n'est pas forcément celui qu'on pense. Ou peut-être que si…
La Folle et l'Interne vont nous entraîner dans leur voyage vers l'Autre Ville où vit l'Ainée et nous laisser pénétrer dans l'esprit de cette jeune femme jusqu'à toucher la vérité.
Un roman noir unique que je conseille à tous les curieux qui voudraient sortir un peu des sentiers battus.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Prose poétique hallucinée, aux confins de la folie, sur la gestation et la gémellité, Chaos intime un flux verbal, et sonore, plein de résonances et de "revenances.". L'écriture de Mathieu Brosseau, somptueuse et pleines de discordantes assonances, porte dans le flux de consciences moins dérangées que dérangeantes. Une très belle, mais ardue, découverte.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Une plongée dans la folie, le temps de quelques lignes, quelques pages, cela peut être tentant. Toutefois, le voyage proposé par Mathieu Brosseau n'est ni confortable, ni de tout repos.

D'une écriture hallucinée et percutante, l'auteur offre une récit étrange, sans repère, derrière cette jeune femme multiple, « la folle », et ses élucubrations. Un long poème en prose sur l'identité, la gémellité, la folie comme virus.

Mathieu Brosseau a ce talent de bousculer son lecteur, de l'entraîner dans un tourbillon de mots, de phrases, d'allitérations qui se chevauchent et s'emmêlent, dans une expérience de lecture assez hallucinatoire. Une expérience qui se savoure d'une traite dans les pas de « la Folle », et de « l'interne », dans « la ville », vers « l'autre ville », dans un temps incertains, bien que moderne, peut être un futur proche.

Et le monde qui enferme, empêche. Peut-être est ce lui qui est fou, à l'image de ces médecins « contaminés » ? le Chaos est il dans la tête de « la folle » ou dans le monde qu la refuse ?

Ce livre ne se laisse pas facilement aborder. Les voix sont discordantes, dissonantes. le récit n'est ni linéaire, ni forcément cohérent. Plusieurs fois je me suis demandé si l'auteur utilisait de temps en temps la technique du cut up. le résultat est un objet littéraire poétique, ambitieux.

Il Faudrait être fou pour ne pas le lire !
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Vous connaissez forcément celle du fou qui repeint son plafond.

Avec Chaos, Mathieu Brosseau réinvente cette histoire vieille comme la folie et en propose une curieuse version, dépoussiérée et inattendue.

La suite sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Un roman flamboyant et étourdissant […] Un roman presque mystique qui nous offre une plongée inédite dans les limbes indicibles de la folie. Une expérience de lecture unique qui bouleverse et s'affranchit des codes.
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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En 150 pages, une quête antipsychiatrique et poétique totale, terriblement politique et monstrueusement intime.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/02/18/note-de-lecture-chaos-mathieu-brosseau/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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