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Critique de Milllie


La dislocation est une lecture dont je sors perplexe, pour ne pas dire un peu déçue.
On y suit une jeune femme mystérieuse qui vient d'être libérée de l'hôpital et sur qui veille un étrange ami (?), K ou Camille. Comme l'héroïne, complètement amnésique et semblant perdue dans ce monde qu'elle ne connaît plus, le lecteur va petit à petit reconstituer les éléments de son histoire. le 4e de couverture promet "une fable écoféministe", ce qui pour moi a ajouté au mystère de cette lecture : mais où l'auteur veut-elle bien nous conduire ?!
La première partie du roman où on suit la quête de l'héroïne est plutôt réussie : on s'interroge avec elle, on ressent physiquement son malaise, son réapprentissage des mots, de la vie, du monde, ses premières sorties seule dans Paris. On se demande ce qui a bien pu lui arriver. le style est haché, des phrases courtes, le fil des pensées de la jeune femme nous entraine et on partage son incompréhension. Ce n'est pas forcément très agréable à lire car l'auteur mêle au fil du récit des passages très crus, des détails physiques peu ragoûtants et un flux de pensées souvent difficiles à suivre. Mais si le but est de nous mettre mal à l'aise et de nous faire nous interroger, alors c'est plutôt réussi.
A peu près au tiers du récit, on apprend ce qui s'est passé et on retient son souffle car l'histoire semble décoller. A ce moment, j'ai eu une idée de ce qu'aurait pu être ce roman si l'auteur avait poursuivi dans cette veine, soit dans le genre thriller ou dystopie bien noire, soit de manière plus réaliste. Malheureusement c'est là que j'ai décroché et que ce roman a commencé à perdre son intérêt pour moi. L'héroïne repart dans ses errances, on a de plus en plus de mal à comprendre ce qui l'entraine et ce qu'elle cherche, c'est assez répétitif et décousu. J'ai trouvé la symbolique lourde et peu subtile, ce parallèle entre le corps de la femme et la nature mère, tous deux exploités par l'homme et réduits en esclavage. Les pages m'ont paru longues même si le style reste original et si quelques passages nous frappent par leur justesse. La fin ne fait que confirmer ce qu'on avait pressenti depuis le début et n'apporte, je trouve, pas grand chose de plus.
C'est finalement une lecture qui me laisse très mitigée : ce roman avait du potentiel de par son entrée en matière et son thème originaux mais je trouve que ce n'est pas abouti. On reste sur des considérations très générales, on brasse beaucoup d'idées et de réflexions mais sans qu'il en sorte grand chose de très novateur et surtout, pour moi, au détriment du plaisir de lecture.
Je remercie néanmoins Babélio et Harper Collins, l'éditeur, pour ce roman offert dans le cadre d'une Masse Critique : cela reste une lecture originale et je n'étais peut être pas le bon public pour ce livre.
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