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Critique de MademoiselleBouquine


J'avais vaguement entendu parler de Red Rising à sa sortie en France, mais le résumé ne m'avait pas emballée, et je ne m'y étais pas vraiment intéressée. le résumé ne m'avait pas semblé clair, la couverture ne me disait rien... Mais après être tombée sur plusieurs chroniques dithyrambiques, j'ai été de plus en plus intriguée, jusqu'à craquer.
Et je ne trouve rien d'autre à dire que "encore".

Bon, alors, de base, je n'avais pas compris que ce livre était une dystopie – oui, oui, je suis un peu lente à la détente.
En gros, un système de castes a été mis en place pour faire régner l'ordre dans la Société – oui, je sais, comme dans Divergente, comme . Chaque caste a été associée à une Couleur et a son rôle : les Ors sont des surhommes qui dirigent la Société, les Verts sont les techniciens, les Gris les policiers, tandis que les Rouges sont situés tout en bas de la pyramide et sont assignés aux tâches les plus ingrates et les plus pénibles, ne disposant de pratiquement aucun droit.
Darrow est un Rouge, qui n'aspire pas à de grands rêves de liberté, mais désire tout simplement qu'on le laisse vivre sa vie avec Eo, sa femme, si possible avec assez de nourriture pour survivre. Sauf qu'évidemment, la vie de Darrow change du tout au tout à la suite d'un certain concours de circonstances, et qu'il se retrouve investi d'une mission capitale...

Dit comme cela, on a l'impression d'avoir beaucoup d'éléments déjà-vus, et on s'imagine que cette dystopie ne fait que reprendre les codes du genre – à savoir un héros brave et déterminé, une société divisée en différentes classes, des trahisons, une petite arène au passage, des dirigeants corrompus... Et je suis tout à fait d'accord pour dire que l'intrigue de base de Red Rising n'a rien d'incroyablement original ou novateur, si ce n'est qu'elle se déroule sur Mars – et même cet aspect n'a de l'importance que dans les premiers chapitres.
Et pourtant, ce roman a quelque chose de différent.

J'ai eu un énorme coup de coeur pour Darrow – mais je n'irais pas le demander en mariage, il a un penchant "hémoglobine" et "étripage" un peu trop prononcé à mon goût. C'est un héros imparfait, qui ne pense même pas être un héros d'ailleurs. Il n'est pas motivé par de grandes idées philanthropiques au départ, il veut simplement se venger. Il fait des erreurs, il a de grands défauts, il réagit de façon trop impulsive, mais il évolue profondément. Et c'est ce qui le rend passionnant.
Les personnages secondaires étaient aussi vraiment réussis. Il y en a un certain nombre, et il m'est parfois arrivé d'en confondre quelques-uns à cause de leurs noms – comme Titus et Tactus –, mais au final, qu'est-ce que j'ai pu m'y attacher !

Ce roman est dur et riche, il est bien loin d'être une lecture d'été. Il faut vraiment suivre et réfléchir pendant sa lecture. La Société est complexe, tout comme le plan de Darrow, le fonctionnement de l'Institut, et surtout les innombrables stratégies que les héros élaborent lors de la "grande épreuve" – qui englobe tout de même plus de la moitié du roman.
L'écriture de Pierce Brown est extrêmement crue, on a parfois droit à des scènes très glauques, à la limite du gore – je pense à une jolie scène d'amputation tout à fait charmante, à de belles descriptions de blessures, ou encore à des scènes mignonnes à souhait dans lesquelles on assiste à des mises à mort horrifiantes de toutes sortes.
L'atmosphère en elle-même du livre est oppressante, les événements décrits sont effroyables. Il est donc peut-être préférable de lire ce roman à la rentrée, si vous préférez lire des romans plus légers et faciles d'accès cet été.

Le rythme m'a semblé tout à fait bien dosé. On change de décor assez souvent, on est confronté à une multitude de situations et de personnages. Les rebondissements sont fréquents et je ne les ai souvent pas vus venir. On ne sait plus à qui faire confiance, l'action est permanente, les trahisons pleuvent... Il m'a été absolument impossible de reposer ce roman, j'ai été captivée comme rarement !

Cependant, un détail – moindre, mais un détail quand même – m'a dérangée. On peut trouver de nombreux néologismes dans ce roman, et j'avoue que je les ai trouvés légèrement... cheap. Un holoPoste, des bottes antigrav, une armure en duroacier, des médiBots ? Une sangLame ? Pitié, une sangLame ? Non... Red Rising, tu étais si parfait, pourquoi avoir des néologismes aussi... aussi... primaires ?

En bref – et malgré les néologismes ! –, une histoire addictive, des personnages passionnants, un univers effrayant, pour un roman on ne peut plus prenant. Red Rising m'a transportée, m'a fait pleurer, m'a horrifiée. Je ne peux que le recommander, même s'il est loin d'être facile à lire. Une dystopie mature, qui vaut le détour. Je trouve ce roman assez unique, non pas à cause de son intrigue, mais de son aspect psychologique, des réflexions que l'on a en le lisant. Je suis complètement conquise par ce roman à la fois affreux et merveilleux.
Je me suis parfois dit que l'auteur en faisait trop – au niveau du gore et du sanglant –, mais au final, je comprends où il voulait en venir. Cette violence sublime tout le reste, les amitiés naissantes, l'évolution des personnages, les leçons qu'ils apprennent.
À lire absolument !

Note attribuée : 9,5/10 : un coup de coeur !
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